Les opérateurs le savent bien : pour séduire les entreprises, il est essentiel de leur offrir une bonne connectivité. La fibre, en particulier, constitue aujourd'hui le fer de lance de leurs catalogues. Mais en parallèle, il est aussi nécessaire de leur offrir des solutions pour héberger leurs données et leurs applications. C'est la raison pour laquelle Bouygues Telecom a lancé, le 13 mai dernier, une offre dite de « Edge Computing ». Son objectif : « Permettre à ses clients de faire appel à un cloud au plus proche de chez eux. »
Pour ce faire, Bouygues Telecom s'appuie sur ses propres data centers. Ceux-ci sont situés à Paris, Lyon, Nantes, Dijon, Montpellier, Strasbourg, Rouen, Nice, Douai et Toulouse. De quoi permettre à ses clients de stocker leurs données « sur tout le territoire national », et ce « à une échelle inédite ». L'idée est d'allier « la proximité » des data centers - ce qui permet notamment aux entreprises de profiter d'une latence réduite -, tout en offrant des garanties de sécurité. De fait, les données restent ici sur le territoire national. Il s'agit d'un « enjeu de souveraineté pour nos entreprises », souligne Benoît Torloting, le directeur général de Bouygues Telecom, dans un communiqué.
SFR booste son offre d'hébergement
L'annonce n'a visiblement pas laissé la concurrence insensible. Ce mardi, SFR a répliqué à Bouygues Telecom en annonçant, pour sa part, un « renforcement » de son offre de cloud à destination des professionnels, avec « 26 nouveaux data centers en France ». A la différence près que l'opérateur au carré rouge, de son côté, préfère améliorer ses partenariats existants avec deux gros opérateurs de data centers que sont Equinix et Interxion.
« Présent sur le marché de l'hébergement, depuis plus de 20 ans, à travers son offre de colocation Netcenter et de ses sept data centers (Aubervilliers, Courbevoie, Bordeaux, Rennes, Strasbourg, Val-de-Reuil, Vénissieux), SFR Business étend aujourd'hui ses espaces d'hébergement en colocation dans 26 data centers proches des grandes métropoles françaises comme Bordeaux, Marseille et la région parisienne ainsi qu'à l'international », précise le groupe de Patrick Drahi.
Une concurrence de plus en plus forte
Comme chez Bouygues Telecom, SFR met en avant son « maillage territorial », permettant aux entreprises de bénéficier d'« une réponse sécurisée » pour accompagner leur développement. Pas peu fier de cette nouvelle offre, Emmanuel Pugliesi, le directeur exécutif de SFR Business, souligne que ses solutions séduisent déjà de nombreux professionnels. « Parmi nos clients, répartis dans tout l'Hexagone, la Chambre de commerce et d'industrie d'Ile-de-France nous a confié récemment la sécurisation sur deux sites de l'hébergement en haute disponibilité de l'ensemble de ses serveurs constituant le système d'information du GIE », affirme le dirigeant.
La concurrence est aujourd'hui féroce sur le marché des télécoms pour les entreprises. Avec une part de marché de d'environ 70%, c'est aujourd'hui Orange qui se taille la plus belle part de ce gâteau avoisinant les 10 milliards d'euros. L'opérateur historique se situe loin devant SFR (20%) et Bouygues Telecom. Mais l'arrivée de Free, l'année dernière, pourrait changer la donne. L'opérateur de Xavier Niel, qui n'était jusqu'alors présent que sur le marché de détail, ambitionne de générer entre 400 et 500 millions de chiffre d'affaires avec ses offres aux professionnels à l'horizon 2024. Ce qui correspond à une part de marché de 5%
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