Petit à petit et sans faire de bruit, les abonnements Internet et forfaits mobiles coûtent de plus en plus cher. C'est ce que souligne l'Arcep, le régulateur des télécoms, dans son dernier observatoire du marché français, publié le 11 janvier dernier. C'est sur le front de l'Internet fixe que la hausse est la plus marquée. Concrètement, la facture mensuelle moyenne d'un abonnement à haut et à très haut débit s'élève dorénavant à 34,8 euros dans l'Hexagone. C'est 1,5 euros de plus en un an. « Ce niveau n'avait pas été atteint depuis dix ans », insiste l'Arcep, qui y voit la « conséquence directe des hausses tarifaires survenues sur le marché ». Les prix des forfaits mobiles progressent également. Mais la hausse est, pour le moment, de moindre ampleur. La facture moyenne mensuelle a progressé de 20 centimes en un an, à 16,2 euros.
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Les opérateurs télécoms ont, ces derniers mois, majoritairement décidé de revoir leurs tarifs à la hausse. Orange, le leader du secteur en France, a notamment procédé à une augmentation de 1 à 2 euros de toutes ses offres au printemps dernier. Bouygues Telecom et SFR ont peu ou prou fait de même. Pour doper davantage leurs revenus, les opérateurs ont aussi diminué - et parfois supprimé - les périodes promotionnelles, pendant lesquelles un abonnement est proposé à prix réduit. Orange, SFR et Bouygues Telecom ont tous avancé que ces nouvelles politiques tarifaires étaient destinées à compenser à l'inflation, dont ils affirment souffrir. Les hausses de prix sont, à leurs yeux, un impératif pour faire face aux gros investissements dans la fibre et la nouvelle 5G.
Free gèle le prix de ses forfaits
Un acteur, toutefois, se démarque. Il s'agit de Free, qui a décidé de ne pas modifier ses tarifs. Deux jours avant la publication de l'observatoire de l'Arcep, l'opérateur de Xavier Niel a notamment rappelé son engagement, pris en 2022, de « ne pas toucher au prix de ses deux forfaits mobiles jusqu'en 2027 ». L'opérateur de Xavier Niel, qui se présente en « défenseur du pouvoir d'achat », propose toujours deux forfaits : l'un à 19,99 euros par mois, incluant la 5G, et doté de 250 gigaoctets de données, et l'autre à 2 euros, avec 2 heures d'appels en France, les SMS illimités, et 50 mégaoctets de données en 4G. Free a toutefois modifié l'option « booster » de ce dernier forfait. Celle-ci permettait, jusqu'alors, de bénéficier de 5 gigaoctets de données et des appels illimités pour 2,99 euros supplémentaires par mois. Désormais, celle-ci est bien moins attractive, et ne propose que 1 gigaoctet de données supplémentaires au même prix.
Dans le sillage de ces hausses tarifaires, les opérateurs télécoms voient leurs revenus progresser de manière significative. Au troisième trimestre 2023, ceux-ci se sont élevés à 9,4 milliards d'euros, en progression de 2,4% sur un an. Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free profitent de l'appétence des Français pour la fibre optique. « Le nombre de nouveaux abonnés nets à la fibre reste élevé, même s'il ralenti légèrement depuis près de deux ans », précise l'Arcep. Au troisième trimestre, 3,4 millions de Français se sont convertis à cette technologie. Aujourd'hui, 20,6 millions de clients utilisent cette technologie, ce qui représente 64% du total des abonnements à haut et très haut débit.
Les Français se convertissent à la 5G
La 5G, elle aussi, continue de séduire les Français. « Le nombre d'utilisateurs actifs progresse de plus d'un million par trimestre depuis le lancement commercial de la 5G en 2021 », constate l'Arcep. Au total, la France compte désormais 12,4 millions d'utilisateurs de cette nouvelle technologie. Une bonne nouvelle pour les opérateurs, puisque ces forfaits sont - à l'exception de ceux de Free - vendus plus chers que les abonnements 4G. En outre, le nombre de clients 5G devrait augmenter significativement cette année, avec une évolution de cette technologie qui offrira de plus gros débits couplés à une meilleure réactivité.
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