Un « bug » logiciel à l’origine de la panne géante chez Orange

Après une enquête interne, l’opérateur historique affirme qu’un « bug dans les logiciels de calls servers », des infrastructures essentielles pour acheminer les appels vers les services d’urgence, a perturbé les communications.
Pierre Manière
Orange assure que cette « défaillance logicielle » a été « identifiée » par son « partenaire fournisseur des équipements concernés ». « Un correctif a été adressé », assure le groupe.
Orange assure que cette « défaillance logicielle » a été « identifiée » par son « partenaire fournisseur des équipements concernés ». « Un correctif a été adressé », assure le groupe. (Crédits : STRINGER)

Orange a levé le voile, ce vendredi, sur les conclusions de son enquête interne visant à faire la lumière sur la panne géante de la semaine dernière, qui a empêché de nombreux Français de joindre les services d'urgence. « Le dysfonctionnement a porté sur l'interconnexion entre les services voix mobile, voix sur IP d'une part et ceux hébergés sur le réseau commuté (la plupart des numéros d'urgence étant sur cette technologie), et d'autre part, suite à une opération de modernisation et d'augmentation capacitaire du réseau, débutée début mai, pour répondre à l'accroissement du trafic », affirme l'opérateur historique dans un communiqué.

Orange souligne que cette interconnexion repose sur « une plateforme de call servers ». L'opérateur en possède six, disséminés dans tout le pays. Or, « un dysfonctionnement de la plateforme de service est intervenu et a provoqué les perturbations », précise le leader français des télécoms. D'après le groupe, celui-ci a été provoqué par un « bug » au niveau des logiciels de call serveurs. « Ce bug s'est activé suite à des commandes usuelles de reconnexion, perturbant le fonctionnement global des calls servers », détaille l'opérateur. Orange assure que cette « défaillance logicielle » a été « identifiée » par son « partenaire fournisseur des équipements concernés » - dont l'opérateur refuse de donner le nom. « Un correctif a été adressé », assure le groupe.

« Une communication tardive »

Dans son communiqué, Orange juge que ses troupes ont fait correctement leur travail. Celles-ci ont été alertées tout de suite, affirme l'opérateur. L'enquête conclut que la « complexité de la panne, la variété des technologies et des architectures réseau des services d'urgence » ont retardé le diagnostic. L'opérateur souligne, toutefois, qu'un « retard dans l'activation de la cellule de crise managériale » a accouché d'« une communication tardive vers toutes les parties prenantes ». Dans leurs préconisations, les enquêteurs du groupe préconisent ainsi de réduire « de deux heures à 30 minutes » le délai de déclenchement d'une cellule de crise « en cas de perturbation touchant les appels aux services d'urgence et services vitaux au niveau national ».

Dans le sillage de cette enquête interne, le gouvernement a commandé un audit « de contrôle de la sécurité et de l'intégrité » des services d'Orange. Ce travail a été confié à l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (Anssi), qui rendra sa copie d'ici deux mois. Guillaume Poupard, son chef de file, a déclaré ce jeudi qu'il fallait « impérativement continuer à développer la maîtrise de ces systèmes » pour éviter les pannes, les bugs, mais aussi faire face aux cyberattaques.

L'entretien des réseaux en question

La panne chez Orange, qui a affecté les numéros d'urgence 12, 17, 18 et 112, est suspectée, à ce jour, d'avoir provoqué cinq décès dans l'Hexagone. Des enquêtes judiciaires sont ouvertes. « Nous déplorons des victimes qui sont susceptibles d'avoir été causées par ce grave incident », a déclaré vendredi dernier le Premier ministre Jean Castex. Stéphane Richard, le PDG d'Orange, reviendra certainement sur cette panne mercredi prochain, lors d'une audition par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, des députés et élus ruraux estiment qu'Orange n'entretient pas correctement certaines infrastructures, et en particulier son réseau cuivre, essentiel pour accéder au téléphone et à l'ADSL.

Pierre Manière

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Commentaires 7
à écrit le 16/06/2021 à 0:01
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Une enquête menée par le coupable, c’est pratique pour se dédouaner et charger un fournisseur étranger de préférence et non européen comme ça tout le monde est content et le pdg a sauvé son bonus, parce que le plus important c’est ça

à écrit le 13/06/2021 à 3:43
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Choisir orange, et leur fratras de cablage ? leur intervention improbable, leur problème technique permanent ! On ne fait pas ce choix de FAI ou de téléphonie fixe. SFR ou Bouygues plutôt ! Téléphone sur écoute ? La téléphonie c'est le portable et la...

à écrit le 12/06/2021 à 18:39
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Bug un jour ,bug toujours.

à écrit le 12/06/2021 à 18:12
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ah ben tiens, les politiciens braillards incopetents qui ne savent pas coder vont decouvrir que plus il y a de code, plus le risque est gros......... sinon, pour les autres, les effets de bord et consors, c'est connu depuis longtemps, et on sait que ...

à écrit le 12/06/2021 à 8:07
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nous somme en france et il est plus important de protéger la direction et les amis que la sécurité des francais une veritable enquette confier a une partie neutre mais ont peut rever

à écrit le 11/06/2021 à 19:40
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Nous sommes rassuré ,c'est pas le gentil orange ,c'est pas les méchants russes ,c'est seulement un vil prestataire !

à écrit le 11/06/2021 à 19:03
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L'intelligence artificielle chez Orange ne semble manifestement pas au point... mais qui espérait vraiment qu'un ponctionnaire puisse annoncer en toute humilité une erreur humaine?

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