Immobilier : Paris ne présente plus un risque de bulle spéculative (UBS)

L'âge d'or de l'immobilier semble toucher à sa fin. Selon une étude de la banque suisse UBS, le boom de l'immobilier est en effet sur le point de prendre fin dans les grandes métropoles mondiales. Les prix encore élevés, déconnectés de la hausse rapide des taux d'intérêt pourraient chuter en Europe et donner des sueurs froides aux banques. A Paris, les prix nominaux de l'immobilier ont stagné par rapport à l'étude menée l'an passé.
Une baisse des prix ne va pas permettre à davantage de ménages d'accéder à la propriété, leur pouvoir d'achat étant diminué par l'inflation.
Une baisse des prix ne va pas permettre à davantage de ménages d'accéder à la propriété, leur pouvoir d'achat étant diminué par l'inflation. (Crédits : Shutterstock)

Depuis la dernière étude d'UBS, parue en octobre l'an passé, les prix de l'immobilier ont encore augmenté de près 10% en moyenne dans les 25 agglomérations étudiées. C'est « le taux de croissance annuel le plus élevé depuis 2007 », souligne la banque suisse dans un communiqué, estimant que « les prix sont déconnectés de la hausse des taux d'intérêt ».

Avec cette hausse, la surface habitable que peut s'offrir un salarié hautement qualifié travaillant dans le secteur tertiaire s'est réduite en moyenne d'environ un tiers par rapport à la période d'avant la pandémie de Covid-19. « L'inflation et les pertes sur actifs résultant de l'agitation actuelle sur les marchés financiers réduisent le pouvoir d'achat des ménages », constate Claudio Saputelli, responsable immobilier au sein de la division de gestion de fortune d'UBS, cité dans le communiqué, qui relève que « l'immobilier devient un investissement moins intéressant car dans de nombreuses villes, les coûts de l'endettement dépassent les rendements des investissements pour un bien destiné à la location ».

Pour l'instant, le marché du travail reste solide, ce qui continue de soutenir le marché immobilier, mais la tendance pourrait également se détériorer avec la dégradation des conditions économiques qui se profile, prévient aussi la banque. Les villes qui présentent le plus de caractéristiques d'une bulle spéculative sont Toronto et Francfort, suivies par Zurich, Munich, Hong Kong, Vancouver, Amsterdam, Tel Aviv et Tokyo, où les risques sont également élevés.

Les prix stagnent à Paris qui reste la ville la moins accessible de la zone euro

Paris, Stockholm et Sydney apparaissent surévaluées, même si les prix y ont stagné ou déjà chuté, notent les économistes d'UBS.  Les prix nominaux de l'immobilier ont stagné à Paris par rapport à l'étude menée l'an passé et la capitale française n'est plus considérée comme présentant un risque de bulle spéculative. Malgré cela, elle reste la ville la moins accessible de toutes celles de la zone euro étudiées.

L'agence de notation Moody's avait déjà prévenu la semaine dernière que la probabilité d'une baisse des prix de l'immobilier en Europe grandissait « sous l'effet du ralentissement de l'économie et de la hausse rapide des taux d'intérêt, le risque d'un retournement du marché de l'immobilier en Europe et d'une large réévaluation du foncier résidentiel a augmenté ». Moody's soulignait alors  : « Les prêts immobiliers devenant plus onéreux, la demande de logements va baisser, amenant probablement un assouplissement des prix de l'immobilier après plusieurs années de croissance », estime l'agence de notation. Mais cette baisse des prix ne va pas permettre à davantage de ménages d'accéder à la propriété, leur pouvoir d'achat étant diminué par l'inflation. « La demande de logements va également souffrir d'une faible confiance des consommateurs, avec une aversion au risque croissante de ceux-ci alors que le conflit russo-ukrainien continue d'alimenter l'incertitude économique », prédisait-elle.

Une forte baisse des prix pourrait mettre en difficulté des banques

Une forte baisse des prix, supérieure à 15%, serait de nature à mettre en difficulté des banques ayant acquis récemment des titres financiers adossés à des prêts hypothécaires, notamment en France, Italie, Espagne et aux Pays-Bas. Les banques du nord de l'Europe sont les plus exposées à un retournement du marché, notait Moody's, mais ce sont aussi celles qui disposent des matelas financiers les plus confortables. Une baisse des prix aurait également des conséquences sur les logements sociaux au Royaume-Uni, ceux-ci étant financés par des groupes qui tirent l'essentiel de leurs revenus de ventes immobilières sur le marché.

 (Avec AFP)

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