Loyers parisiens : hausses contenues face à l’inflation

Les loyers parisiens ont progressé de 2,1% l’an dernier en moyen. La hausse a été en partie contenue grâce au plafonnement de l'indice de référence des loyers, qui sert de base pour réévaluer le loyer, et aux décrets d’encadrement pris dans la capitale.
L'an dernier, la hausse moyenne de loyer enregistrée entre un ancien et un nouveau locataire a été de 2,6% à Paris et en moyenne de 1,8% dans l'agglomération.
L'an dernier, la hausse moyenne de loyer enregistrée entre un ancien et un nouveau locataire a été de 2,6% à Paris et en moyenne de 1,8% dans l'agglomération. (Crédits : DR)

Il n'y a pas que les carburants, l'alimentation ou l'énergie qui ont augmenté ces dernières mois... les habitants de l'agglomération parisienne ont aussi vu leur loyer progresser en moyenne de 1,8% en 2022, et même de 2,1 % dans la capitale. C'est ce que révèle l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (Olap).

La hausse peut sembler spectaculaire puisqu'elle était de 0,6% en 2021 à Paris. Elle a donc plus que triplé en 12 mois. Mais avec la forte inflation que connaît le pays, les loyers dans le parc locatif privé auraient pu bondir davantage. Leur hausse a, en fait, été contenue grâce au plafonnement de l'IRL, l'indice de référence des loyers qui sert à les réévaluer chaque année. Un plafonnement imposé par le gouvernement l'été dernier.

Afin de protéger le budget des ménages face à l'inflation, l'exécutif a, en effet, mis en place en août un « bouclier loyer » destiné à limiter la hausse des loyers à 3,5 %. Cette mesure d'urgence a, semble-t-il, porté ses fruits. Et puis, Paris est la première ville à avoir appliqué l'encadrement des loyers mi-2019.

« Dans un contexte de sortie de la crise sanitaire (...) et de forte remontée de l'IRL malgré son plafonnement à 3,5%, ces résultats illustrent une certaine modération des loyers privés en raison notamment du décret annuel de limitation de la hausse des loyers et pour les zones concernées des arrêtés d'encadrement », analyse l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne, association regroupant propriétaires, locataires et gestionnaires qui établit chaque année des statistiques sur l'évolution des loyers.

Situation inédite depuis 10 ans dans la capitale

Résultat : à Paris, l'augmentation des loyers du parc locatif privé a été inférieure en moyenne à celle de l'indice de référence des loyers. Une situation inédite depuis plus de dix ans. Dans le détail, concernant les relocations, la hausse moyenne de loyers enregistrée entre un ancien et un nouveau locataire a été de 2,6% à Paris et en moyenne de 1,8% dans l'agglomération, similaire à 2021. Les relocations à Paris se sont conclues en moyenne à 26,8 euros le m2 en 2022 contre 26,2 euros le m2 en 2021.

Discussions autour du plafonnement de l'IRL

Mais le plafonnement de l'indice de référence des loyers va-t-il être prolongé ? Le Sénat a rejeté une proposition de loi visant à reconduire le « bouclier loyer », qui doit prendre fin début juillet, reprochant notamment au gouvernement l'absence de prise en compte « globale » de la crise du logement.

Pour la présidente LR des Affaires économiques Sophie Primas, il ne s'agit pas « de s'opposer à une solution pour nos concitoyens et nos PME ». « Nous souhaitons en réalité crier notre colère (...) et dire notre totale opposition sur l'ensemble de la politique du logement méticuleusement déconstruite depuis 2017 ».

Le texte du député Thomas Cazenave (Renaissance), voté en première lecture par l'Assemblée nationale, va poursuivre son parcours et sera vraisemblablement adopté in fine par les députés. Il propose de reconduire jusqu'à début 2024 le « bouclier loyer ». Le ministre chargé du Logement Olivier Klein a défendu « un dispositif équilibré » et dénoncé une « instrumentalisation politique ».

Lire aussiPour ou contre : faut-il généraliser l'encadrement des loyers ? (Danielle Simonnet face à Frédéric Pelissolo)

« En votant contre ce texte, vous acceptez que les locataires du parc privé encaissent une hausse de loyer de près de 10%, alors que nous voulons tous, je le crois, préserver leur pouvoir d'achat ».

De leur côté, les propriétaires dénoncent cette limitation sur les loyers alors qu'ils subissent, de l'autre côté, selon eux une hausse de la taxe foncière qui, elle, n'est pas limitée.

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Commentaire 1
à écrit le 16/06/2023 à 9:33
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Mais hausse quand même.

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