Pourquoi plusieurs discours pour un même poste ?

Un entretien avec les RH, un avec un opérationnel, au moins, un autre avec la direction de l’entreprise. Plusieurs entretiens pour un même poste, rien d’étonnant. Pas plus que les différences, voire les décalages, dans les discours de chaque interlocuteur. Voici pourquoi.

Dans l'exposé du responsable des Ressources humaines (RRH) de cette entreprise, silence radio à propos du départ consécutif de cinq personnes sur dix dans l'équipe du poste visé. L'opérationnel, lui, en parle ouvertement, le candidat peut alors penser qu'il y a un hic.

Moins le cahier des charges est coordonné entre les acteurs d'un recrutement, plus il y a de décalage

RH, opérationnel, dirigeant, cabinet de recrutement quand il y en a un dans la boucle : chacun présente un aspect du poste, non seulement selon sa façon de le concevoir mais encore, parce que ses attentes dépendent de son rôle dans l'entreprise. Un décalage trop prononcé dans les discours brouille la perception du candidat. « Il est le signe d'une mauvaise communication entre les différents acteurs. Et aussi le fait d'entreprises qui veulent des profils surqualifiés dans l'attente de les faire évoluer à trois ou cinq ans, le candidat peut avoir l'impression qu'on lui parle d'un super poste alors qu'il n'est pas si glamour », explique Thierry Andrieux, fondateur du cabinet Humanessence — une surqualification profitable en termes d'image mais aussi en termes de valorisation financière.

Le RH va-t-il « parler vrai » ou faire du marketing ?

Pour vous attirer, les RH (chargé ou responsable de recrutement, RRH, DRH...) travaillent sur la culture d'entreprise et l'intégration des collaborateurs. « La question qui se pose à un RH est la suivante : dois-je parler vrai ou faire du marketing ? Il tient un rôle transverse qui n'est pas simple, qui consiste à vendre l'image l'entreprise », pointe notre interlocuteur. Les RH sont, avec la communication RH et la marque employeur, la porte d'entrée de la société, le premier contact du candidat, par l'intermédiaire de son site web/carrières.

Un RH valide généralement le savoir-être (les soft skills) plus que les savoir-faire, le parcours scolaire et professionnel, le potentiel d'entente avec le futur manager« Il présente ce qu'il attend en fonction de son périmètre. Il a une vision, un énoncé des RH sur l'attitude attendue dans l'entreprise, dans le service, de ce qu'il comprend de cela », complète-t-il. Son discours est censé séduire.

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L'opérationnel veut être sûr que vous allez faire le job

Son discours est plus pragmatique, vendre l'entreprise n'est pas son but. Il veut être sûr que le candidat va faire le job. Il identifie tout de suite la fiabilité du candidat en termes de compétences techniques. Il sait "si ça va le faire ou pas, s'il s'entendra avec lui », note Thierry Andrieux. Il peut y avoir des écarts entre ce que la RH présente et la ligne managériale propre à l'opérationnel. Son discours reflète le quotidien qui vous attend.

Le dirigeant vous parle de sa vision

Souffle inspiré et pragmatisme traversent sa façon de parler de l'entreprise. Le discours du dirigeant peut enthousiasmer, faire rêver, dire l'exigence et l'ambition. « Sa vision est censée donner envie mais le quotidien n'est pas forcément à l'image de cette vision. »

Le cabinet veut ne faire perdre de temps à personne

Le recruteur externe présente le poste en fonction de la double vision RH/opérationnel « mais il n'en a parfois qu'une », déplore le fondateur d'Humanessence. Il ne veut ni perdre son temps ni en faire perdre à ses clients et aux candidats. Il a tout intérêt à voir la mission aboutir car si elle échoue, il n'est pas rémunéré et son image est ternie. Dans son discours, « il peut y avoir des erreurs de périmètre de poste, de niveau de rémunération si les critères n'ont pas étaient suffisamment accordés en amont entre les différents intervenants », pointe-t-il.

Candidat, si vous rencontrez autant d'interlocuteurs, c'est que votre profil retient leur attention et que le poste vous motive ou du moins, que vous jouez le jeu puisque vous êtes bien placé. Ces fameux décalages vous font cependant douter. Un éclaircissement demandé aux personnes que vous avez rencontrées est, comme tout feedback, une chose très difficile à obtenir. Voulez-vous le poste ? Si le oui l'emporte, attachez-vous au discours de l'opérationnel qui sera votre futur manager, il est en prise directe avec le quotidien du poste.

Aux acteurs du recrutement, un énième rappel : prenez le temps de vous poser pour accorder vos violons et réfléchir à vos recrutements. Autant de temps qui ne sera pas perdu ensuite.

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Commentaires 4
à écrit le 22/12/2014 à 15:37
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"les critères n'ont pas étaient suffisamment accordés " ... entre autres fautes ... il faudrait corriger/faire relire les articles avant de les publier... = les critères n'ont pas été suffisamment accordés" "qui consiste à vendre l'image l'entrepris...

à écrit le 13/12/2014 à 14:26
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Le plus simple est encore de court-circuiter tous les acteurs du process, et de transmettre son CV uniquement à son futur N+1, le manager, en anticipation de poste si possible ! Charge à lui ensuite de vendre la candidature spontanée en interne aux R...

à écrit le 13/12/2014 à 14:26
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Le plus simple est encore de court-circuiter tous les acteurs du process, et de transmettre son CV uniquement à son futur N+1, le manager, en anticipation de poste si possible ! Charge à lui ensuite de vendre la candidature spontanée en interne aux R...

à écrit le 13/12/2014 à 14:21
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Le plus simple est encore de court-circuiter tous les acteurs du process, et de transettre son CV uniquement à son futur N+1, le manager, en anticiation de poste si possible ! Charge à lui ensuite de vendre la candidature spontanée en interne aux RH ...

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