Les banques françaises risquent de se retrouver confrontées à leurs vieux démons

Au-delà de la morosité de la conjoncture qui pèse sur leur activité, les banques françaises pourraient de nouveau avoir maille à partir avec la crise des dettes souveraines et la raréfaction des financements en dollars.
Contrairement à BNP Paribas, certaines banques pourraient faire état d'une augmentation sensible de leur coût du risque, au titre du deuxième trimestre 2013. Copyright Reuters

S'il y a bien des chefs d'entreprise qui ne sont pas encore en vacances, ce sont les dirigeants des banques françaises. Après BNP Paribas, qui a présenté ses résultats du deuxième trimestre mercredi, la Société générale se pliera au même exercice jeudi. La semaine prochaine, ce sera au tour du Crédit agricole et de BPCE d'entrer dans « le bal des trimestriels. »

Si le coût du risque (provisions pour crédits non remboursés) a augmenté de 0,18% seulement chez BNP Paribas, ses concurrentes pourraient en revanche faire état de chiffres moins flatteurs, en raison de la multiplication des défaillances d'entreprises, qui ont augmenté de 9,4%, au deuxième trimestre, se rapprochant des niveaux enregistrés lors de la récession de 2009, d'après les données du groupe Altares.

Les programmes de réduction des coûts sont à l'ordre du jour

Et les banques françaises ne sont pas seulement exposées à la morosité de la conjoncture économique dans l'Hexagone, mais également aux difficultés de pays comme l'Italie, où le produit intérieur brut (PIB) devrait fléchir de 2%, en 2013, et où le Crédit agricole, par exemple, est très présent, avec Cariparma (banque de détail) et Agos Ducato (crédit à la consommation).

Dans ce contexte, les programmes de réduction des coûts sont plus que jamais d'actualité, afin de préserver la rentabilité des banques. Le plan « Simple and efficient » de BNP Paribas, qui prévoit 2 milliards d'euros d'économies par an, à partir de 2015, a déjà permis d'économiser 330 millions d'euros, au premier semestre. Au Crédit agricole, le programme MUST doit déboucher sur 650 millions d'euros d'économies annuelles, à partir de 2016. Et la Société générale avait annoncé, le 7 mai, un plan d'économies de 900 millions d'euros d'ici à 2015, en plus des 550 millions d'euros de réductions de coûts déjà réalisées l'an dernier.

Les investisseurs jugent une restructuration de la dette du Portugal de plus en plus probable

Au-delà de la morosité de la conjoncture économique, les banques françaises risquent de se retrouver confrontées à de vieux démons. A commencer par une possible résurgence de la crise des dettes souveraines dans la zone euro, les investisseurs jugeant une restructuration de la dette publique du Portugal de plus en plus probable. Or l'exposition des banques françaises au Portugal s'élevait à près de 17 milliards de dollars, à la fin 2012, selon la Banque des règlements internationaux. Un montant pourtant sans commune mesure avec leurs expositions à l'Italie et à l'Espagne, qui se montent respectivement à 335 milliards et à 104 milliards d'euros.

En un an, l'exposition des fonds monétaires américains aux banques françaises a plus que triplé

Autre spectre susceptible de resurgir, en cas de « come-back » de la crise des dettes souveraine : le brusque tarissement des financements en dollars. Car, comme le souligne Christophe Nijdam, analyste chez Alphavalue, les banques françaises ont renoué avec leur imprudente habitude de rendre leur liquidité très dépendante des fonds monétaires américains : entre juin 2012 et juin 2013, l'exposition de ces fonds aux banques françaises a plus que triplé. Or les fonds monétaires américains avaient brutalement réduit leur exposition aux banques de la zone euro à l'été 2011, au plus fort de la crise grecque, plongeant ces dernières dans une crise de liquidité.

La réglementation bancaire s'alourdit encore

Enfin, sur le plan réglementaire, les banques ont à peine eu le temps de se réjouir d'être déjà en conformité avec le ratio de solvabilité de la réforme Bâle III, laquelle devrait entrer en vigueur l'an prochain, que le comité de Bâle exige à présent qu'elles satisfassent un nouveau ratio, dit de levier, qui leur imposera de détenir des fonds propres représentant au moins 3% du total de leurs engagements. Un ratio qualifié de « mesure grossière » par Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, lors des rencontres Paris Europlace du 11 juillet.
 

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Commentaires 18
à écrit le 03/08/2013 à 14:30
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S'agissant des défaillances d'entreprises, surtout les grosses, c'est un effet positif pour les banques. En effet les dossiers parfois difficiles sont dénoués. Le repreneur reformate les encours de manière plus favorable ou bien les actifs et caution...

à écrit le 01/08/2013 à 16:24
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Il manque à ce raisonnement la présence du Marché, cet outil sensationnel et extravagant de défausse des risques. Tant que l'ingénierie et l'inventivité financières alimenteront le Marché en flux, il n'y aura pas de démon à redouter. Les juristes et ...

le 01/08/2013 à 16:50
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manifestement, vous ne comprenez pas la mécanique de la titrisation...

à écrit le 01/08/2013 à 16:10
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BLA BLA BLA ... Traduction : Moi BCE (lobby privé bancaire) dire Banque de France (coquille publique vide) émettre titre Etat Français pour emprunter à taux pas cher sur le Marché Obligataire - en échange moi BCE j'organise avec les copines tes ligne...

à écrit le 01/08/2013 à 12:26
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Les banques durcissent les crédits accordés aux entreprises et s'étonnent après de la défaillance de nombre d'entres elles ! Cherchez l'erreur !

à écrit le 01/08/2013 à 12:23
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Ne vous inquiétez pas braves gue.. gens (hum..). Si l'interventionnisme de l'état est à regretter pour tout ce qui est de l'impôt, la redistribution, la réglementation, la justice (oui sociale aussi hum..) Il est bon, vertueux et même tout à fait enc...

à écrit le 01/08/2013 à 11:47
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bon voilà 40 milliards des livrets A puis 20 milliards de mieux si nécessaire. Mais qu'attendent les actionnaires pour recapitaliser leur banque? Un prélèvement sur tous les comptes comme pour Chypre??

à écrit le 01/08/2013 à 0:03
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Puis j'imagine que depuis 2007 ils ont eu le temps de séparer banques de dépots et banques d'affaire, donc pas de souci à se faire nos comptes ne seront pas ponctionnés :) Et puis il y a le fond de garantie donc aucun problème (2 milliards de garanti...

à écrit le 01/08/2013 à 0:00
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C'est pas grave on va vider le reste de nos comptes et racheter de l'or avant d'être ponctionner comme des Chypriotes. Puis si ça va trop mal en Europe on ira ailleurs, le Monde est vaste.

à écrit le 31/07/2013 à 19:39
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cet article n'est pas plus précis afin d'éviter l'affolement des gens

le 01/08/2013 à 9:37
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Depuis quand les banquiers financent notre retraite ????? La retraite de tout un chacun est financée d'une part par le salarié & d'autre part par son employeur !!! Surtout au bout de 45 années de cotisations de toutes sortes ! D'ailleurs avant que ce...

à écrit le 31/07/2013 à 18:33
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Vous allez voir qu'il va encore falloir les renflouer à notre détriment !! marre de ces voyous, de ces dilapideurs !

le 31/07/2013 à 19:38
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quand ces voyous et ces dilapideurs financent votre retraite ou votre salaire et que celle-ci ne leur sera JAMAIS remboursée, qui sont les voyous pensez-vous ???????

le 31/07/2013 à 20:50
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Vous n'êtes pas fatigué de raconter n'importe quoi ?

le 31/07/2013 à 21:59
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L'aide de l'état envers les banques a rapporté de l'argent a l'etat...Ce n?était pas gratuit...( c'est vraiment un argument BIDON !! qui ressort a chaque article sur les banques !! !! Enfin bon ! les banques sont toujours les vilains petits canards!...

le 31/07/2013 à 22:57
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Grognon, arrête de regarder TF1 et pense par toi même après avoir un peu bossé le sujet.

à écrit le 31/07/2013 à 18:17
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Encore un mauvais article sur le sujet, superficiel, sans élément de comparaison, peu documenté, mélangeant tout sans discernement, le rédacteur a clairement une maîtrise limitée du sujet dont il traite.

à écrit le 31/07/2013 à 18:14
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Cette mesure grossiere comme dit M. Oudea vient de faire chuter Barclays de 6% mais au moins ils seront en ligne...

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