Pourquoi Airbus Helicopters recommande une reprise des vols du Super Puma

Le jour de l'accident en Norvège d'un H225 dont le rotor s'était détaché, le constructeur avait recommandé la suspension des vols de ce modèle de Super Puma. Mais, quatre jours après, au vu des éléments d'information en sa possession, Airbus Helicopters recommande une reprise partielle des vols.

Quatre jours après le crash en Norvège d'un de ses appareils H225 en Norvège, dont le rotor s'est détaché, Airbus Helicopters recommande une reprise partielle des vols pour sa flotte de Super Puma. Le constructeur de Marignane a estimé, à la lueur des premiers éléments d'information, que cet accident n'avait pas de lien avec les deux accidents survenus en mer du Nord en 2012. Il n'a pas non plus de lien avec un accident du même type survenu en 2009 (16 blessés) attribué à une défaillance du rotor principal mais avec un appareil différent, un Super Puma AS332.

Vendredi, la filiale d'Airbus Group avait pourtant recommandé à tous les opérateurs que tous les vols commerciaux de Super Puma H225 soient suspendus après le crash qui a fait 13 morts près de Bergen, dans le sud-ouest de la Norvège. Mais un porte-parole du constructeur a déclaré lundi que les vols commerciaux pourraient reprendre dans le monde en fonction de la décision que prendrait chaque opérateur à l'exception de la Norvège et du Royaume-Uni. Dans ces deux pays, les Super Puma H225 restent toujours interdits de vol commercial en raison de la décision prise par les autorités de l'aviation civile de ces deux pays.

Pourquoi une reprise des vols partielle

Les premiers éléments de l'enquête permettent à Airbus Helicopters de recommander une reprise des vols d'une grande partie de sa flotte de Super Puma, y compris pour les H225. Déjà plus de 530 appareils civils et militaires de type Super Puma (AS332 et AS532) en service (quatre pales) n'ont pas le même rotor, ni le même montage que celui du H225 (cinq pales).

En outre, Airbus Helicopters recommande également la reprise en vol des H225 (appelé EC225LP par bon nombre de pilotes) dont c'est le premier accident mortel. D'autant que cet appareil reste l'un des plus sûrs au monde en dépit des trois accidents précédents survenus en 2009 et 2012. Pour autant, toutes les zones d'ombre de l'accident de Bergen n'ont pas été encore levées.

Les opérateurs sur le qui-vive

Certains opérateurs, parmi lesquels CHC Helicopter, dont l'appareil s'est crashé vendredi de retour d'une plate-forme pétrolière norvégienne, continuent à maintenir leur flotte de Super Puma au sol. L'exploitant international Bristow Group a indiqué avoir cloué au sol six de ses neuf Super Puma en Australie, ne continuant à faire voler que ceux servant aux opérations de sauvetage. Le groupe a également cessé d'utiliser jusqu'à nouvel ordre l'un de ses cinq Super Puma en Norvège et ses 13 unités au Royaume-Uni. L'opérateur britannique Babcock MCS Offshore a indiqué de son côté vendredi qu'il clouait au sol ses quatre H225 au Royaume-Uni.

En dehors des plates-formes pétrolières, les Super Puma sont principalement utilisés par les garde-côtes, qui continuent à les utiliser sans changement. En 2012, les flottes de Super Puma avaient été clouées au sol après la perte de contrôle de deux de ces hélicoptères dans la zone britannique de la mer du Nord. Ces accidents ont été ensuite attribués à des fissures sur la boîte de transmission principale, entraînant des modifications de leur conception.

Les boîtes noires retrouvées

Un porte-parole de CHC a déclaré qu'il n'y avait eu aucun appel d'urgence de la part des pilotes immédiatement avant le crash de vendredi. Il a également confirmé des informations selon lesquelles ce même hélicoptère avait dû revenir à sa base à deux reprises dans les jours ayant précédé le crash en raison du déclenchement d'un signal d'alerte lumineux. Deux enregistreurs de vol retrouvés quelques heures après le crash ont pu être décryptés en Grande-Bretagne et leurs données renvoyées en Norvège pour analyse, ont déclaré les autorités norvégiennes. Ces deux "boîtes noires" sont en bon état, a déclaré le bureau d'enquête norvégien sur les accidents.

La version du Super Puma qui s'est crashé vendredi, le H225, qui affiche plus de 500.000 heures de vol dans le monde, est utilisé depuis 2004. Sur les 176 actuellement en service chez 30 opérateurs dans le monde, 40 le sont en mer du Nord. Très prisé sur les plates-formes pétrolières offshore, le Super Puma est exploité depuis les années 1970. Plus de 800 Super Puma dans ses différentes versions sont actuellement en service dans le monde.

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Commentaires 3
à écrit le 04/05/2016 à 8:07
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Quand on tire trop sur le chargement, la météo et les cadences.

à écrit le 03/05/2016 à 22:12
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Vous pensez sérieusement qu'il y a autant de monde travaillant sur des plate-formes off shore? Ne serait ce pas plutôt 'sponsorisé' par des concurrents d'Airbus Helicopter? Ceci étant, et sans préjuger des résultats de l'enquête, perdre un rotor en ...

à écrit le 03/05/2016 à 18:09
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Dans le monde du offshore-petrole il a y plus de onze mil ouvriers quils ont signé une petition pour le retrait du serive du Airbus Helicopter EC 225. source: Offshore energy today du 02-05-2016.

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