Arpavie innove avec sa plateforme gérontologique

Arpavie va démarrer à Villiers-le-Bel un projet de « guichet unique » répondant à tous les besoins des personnes âgées en perte d'autonomie et de leur entourage. Livraison prévue à l'été 2020.
Michel Chatot, Président d'Arpavie

Avec 125 résidences et services destinés aux personnes âgées, Arpavie est un poids lourd dans le secteur associatif non lucratif. L'association vient de remporter un appel à projet pour construire une plateforme multi-services pour personnes âgées dans le cadre de la transformation de la résidence Adélaïde-Hautval jusque là gérée par l'AP-HP à Villiers-le-Bel (Val d'Oise).

L'objectif est que les personnes âgées et leurs aidants trouvent en un lieu unique tous les types de service qui facilitent le maintien à domicile et jalonnent la perte d'autonomie, de services à domicile à un accueil de jour à un EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) de 110 places. Avec la Caisse et Action Logement pour partenaires, Arpavie estime à 21 millions d'euros le montant de l'investissement.

Michel Chatot, président d'Arpavie, explique la démarche.

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LA TRIBUNE - Qu'est-ce qui réellement novateur dans cette approche ?

MICHEL CHATOT - Avec cette première plateforme gérontologique en France, nous sommes dans l'innovation sociale. Elle permettra de suivre et de gérer le parcours de vie de la personne âgée du domicile à l'hébergement en établissement avec une direction unique pour tous les résidents de l'Est du département du Val d'Oise. Nous développons la notion de guichet unique. Le regroupement des services autour d'un établissement est un plus pour les personnes âgées. On facilite aussi l'articulation entre les acteurs locaux et les différentes offres afin d'optimiser l'équilibre et le choix entre hébergement et accompagnement. Il s'agit de faire émerger l'EHPAD hors les murs. Enfin, notre objectif est de maintenir une offre de qualité avec des tarifs maitrisés pour une population défavorisée ou à revenu modeste.

Pourquoi cette approche a-t-elle été jugée nécessaire ?

C'est une volonté des pouvoirs publics autour des objectifs formalisés dans le plan maladies neurodégénératives 2014-2019 ou encore le  schéma départemental en faveur des personnes âgées. Il s'agit toujours d'optimiser le parcours de vie des personnes âgées et d'assurer la continuité de soins, de mutualisation et de coordination des partenaires et acteurs locaux du secteur.

Comment s'est déroulé l'appel à projet ?

C'est le fruit d'un gros travail d'équipe des directions du siège d'Arpavie qui est une structure jeune, après une fusion en juillet 2016. Nous étions déjà en ordre de bataille pour répondre dans les temps avec nos partenaires institutionnels. C'est l'expertise d'Arpavie dans le domaine de l'hébergement et de l'accompagnement des personnes âgées qui a été reconnue, particulièrement notre expérience de l'accueil des personnes âgées dans les zones urbaines difficiles. Notre capacité à mobiliser ses partenaires financiers historiques et des acteurs tels que la Fondation Léonie Chaptal a bien sûr joué. Par ailleurs, sachez que nous avons plus de 1.500 places d'hébergement en projet.

Pouvez-vous décrire certaines des innovations issues de la silver economy que vous appliquerez ?

Arpavie ambitionne de devenir un acteur clé du secteur du service du bien vieillir. Nous pensons que lien social et numérique sont aujourd'hui indispensables pour permettre aux personnes âgées de rester en contact avec leurs proches d'où notre partenariat avec Altran (intelligence artificielle embarquée dans des robots) ou avec l'Hôpital Broca et le CEN STIMCO (centre d'expertise national en stimulation cognitive). Nous mènerons également des expériences de télémédecine et nous allons créer avec la CDC un opérateur de services numériques pour fournir des prestations à des établissements médico-sociaux de petite taille n'ayant pas les moyens d'investir dans les nouvelles technologies.

Vous évoquez une évolution des métiers...

La création de cette plateforme va générer une évolution profonde de la façon de travailler de l'ensemble des acteurs : davantage d'échanges, de coopérations, de fluidité dans la communication - le partage d'une vision de prise en charge globale de la personne âgée et de ses besoins à son domicile ou en établissement. Les personnes qui travailleront sur la plateforme vont acquérir la compétence de la transversalité et de la coopération.

Propos recueillis par Isabelle Boucq

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Villiers le Bel

Action Logement et la CDC, partenaires historiques d'Arpavie

Pour Action Logement, acteur du logement social et intermédiaire en France, le secteur de l'hébergement des personnes âgées est marqué par un grand nombre d'acteurs éclatés, souvent de petite taille et de périmètre local, disposant de peu de moyens pour faire face aux obligations de modernisation des conditions d'accueil des personnes âgées. La volonté d'Action Logement est donc de structurer et rassembler les acteurs du secteur. Même son de cloche chez CDC, autre membre fondateur d'Arpavie. Également acteur important avec 7.000 places d'hébergement pour personnes âgées financées en 2016 et la volonté cette année de poursuivre l'accompagnement du développement des résidences services seniors, la CDC œuvre pour faire progresser la structuration du secteur associatif non lucratif de la gestion des résidences pour personnes âgées.

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