L'ex-Premier ministre qatarien acquiert 10% du capital d'El Corte Inglés

Ce membre de la famille princière du Qatar devient ainsi l'un des principaux actionnaires de la chaîne de grands magasins espagnole, avec l'objectif d'accompagner son développement à l'étranger.
La Ramón Areces Foundation, fondation du créateur de l'enseigne, conserve néanmoins sa position d'actionnaire principal, avec 35% du capital.

Le plus grand détaillant espagnol est désormais en partie qatarien. El Corte Inglés, chaîne de grands magasins fondée il y a plus de 70 ans et aujourd'hui incontournable en Espagne, vient de  vendre 10% de son capital à l'ancien Premier ministre du Qatar Hamad bin Jassem Al Thani, qui déboursera pour l'opération 1 milliard d'euros.

"L'investissement a été effectué via un instrument financier qui sera converti en actions dans les trois ans", a précisé El Corte Inglés, cité par le quotidien espagnol El Pais.

Le premier investisseur étranger à intégrer le Conseil d'administration

Ce membre de la famille princière du Qatar, qui a dirigé le gouvernement du pays de 2007 à 2013, devient ainsi l'un des principaux actionnaires de la société. Et le premier investisseur étranger à intégrer le Conseil d'administration de ce groupe jusqu'à présent essentiellement familial et non coté en Bourse. La  Ramón Areces Foundation, fondation du créateur de l'enseigne, conserve néanmoins sa position d'actionnaire principal, avec 35% du capital.

"Grâce à cet accord, l'investisseur (...) fera partie du groupe El Corte Inglés avec un engagement d'en rester un membre permanent et d'en soutenir le développement stratégique", explique la société. "Le nouvel actionnaire participera à notre croissance et à notre expansion dans une ambiance de coopération", a pour sa part déclaré l'actuel PDG du groupe, Dimas Gimeno - qui a succédé à son oncle, Isidoro Alavarez, fin 2014.

L'Europe et l'Amérique latine en ligne de mire

La prise de participation du Qatarien devrait notamment permettre à El Corte Inglés, qui compte plus de 90.000 salariés en Espagne, de se développer aussi à l'étranger. A présent, le Portugal est le seul pays en dehors de l'Espagne à compter des magasins de l'enseigne. L'Europe et l'Amérique latine semblent être les principaux marchés visés, rapporte El Pais.

Une fois l'opération terminée, El Corte Inglés - qui opère à 360 degrés, en vendant, à côté des vêtements, de la nourriture, mais aussi des billets de spectacles, des voyages ou des produits d'assurance - pourrait aussi envisager une introduction en Bourse, selon El Pais.

Une dette de 3,7 milliards d'euros

Le groupe n'a par ailleurs pas été épargné par la crise. Confronté à des dettes de 4,9 milliards d'euros, il a dû procéder à une sévère restructuration entre 2012 et 2013, en procédant à près de 10.000 licenciements et à des ventes d'actifs immobiliers. ll est finalement parvenu a obtenir des banques la restructuration de 3,7 milliards d'euros de dettes restantes.

En 2013, il affichait un chiffre d'affaires de 14,3 milliards d'euros: 1,8 % de moins que l'année précédente. Le résultat net consolidé, de 174 millions d'euros, était néanmoins en hausse, de 6,2 %.

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