Amazon : 2.000 emplois bientôt créés en France mais le turn-over reste important

Cette nouvelle vague d'embauches portera le nombre total des effectifs français d'Amazon à 24.000 salariés. Selon un rapport récent d'un cabinet indépendant, 9 salariés sur 10 ont moins de cinq ans d'ancienneté dans le groupe logistique.
Amazon France emploie actuellement 22.000 salariés en CDI, dont une partie travaille pour Amazon France Logistique, qui gère les entrepôts de grande taille.
Amazon France emploie actuellement 22.000 salariés en CDI, dont une partie travaille pour Amazon France Logistique, qui gère les entrepôts de grande taille. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Les embauches reprennent chez Amazon France. Le géant américain de la logistique a annoncé ce lundi la création dans l'Hexagone de 2.000 emplois en CDI « d'ici la fin de l'année ». Cela portera le nombre total des effectifs français à 24.000 salariés, selon un communiqué.

« Les postes à pourvoir concernent tous types de profils et tous les niveaux de compétences et d'expérience : chargés des opérations logistiques, ingénieurs ou développeurs logiciels confirmés, responsables des ressources humaines », explique le géant de la vente en ligne.

« Nous avons investi plus de 20 milliards d'euros dans nos activités françaises depuis 2010 » et « grâce à ces investissements, Amazon est devenu le premier créateur net d'emplois en France », a déclaré Frédéric Duval, directeur général d'Amazon.fr, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Un turn-over important chez Amazon

Le cabinet indépendant Progexa, dans un rapport élaboré pour le Comité social et économique (CSE) central d'Amazon et transmis en octobre dernier, constatait qu'Amazon rencontrait des difficultés « à stabiliser » ses effectifs dans ses entrepôts, 9 salariés sur 10 ayant moins de cinq ans d'ancienneté.

Progexa chiffrait le taux de rotation à 36%, ce qui, théoriquement, signifie que « tous les 3 ans environ, l'ensemble du personnel d'AFL (Amazon France Logistique, NDLR) est renouvelé ». En outre, les « départs naturels » (comme la retraite ou les mutations) sont peu représentés à Amazon (3%).

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En 2022, les CDI ayant quitté l'entreprise l'ont fait à 31% en raison d'une rupture de période d'essai, 38% car ils ont été licenciés, 25% parce qu'ils ont démissionné ou 3% avec une rupture conventionnelle.

« Nous offrons à nos plus de 20.000 salariés en France un environnement de travail sûr et moderne », s'était défendu auprès de l'AFP un porte-parole d'Amazon. « Un sondage indépendant réalisé par l'Ifop en 2023 révèle que plus de 8 salariés d'Amazon sur 10 recommanderaient à leurs proches de venir y travailler et s'y projettent dans les prochaines années », avait argumenté le logisticien.

Accord salarial récent en France

Le géant américain fait aussi régulièrement l'objet de critiques quant aux salaires proposés à ses employés travaillant dans les centres logistiques, une des ses activités majeures.

Jeudi 11 avril, les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont d'ailleurs abouti à un accord prévoyant une augmentation du salaire de base de 4,8% (hors cadres) pour les salariés de ses centres de distribution français. Pour rappel, Amazon France emploie plus de 20.000 salariés en CDI, dont une partie travaille pour Amazon France Logistique, qui gère les entrepôts de grande taille, dont huit centres de distribution.

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Cet accord majoritaire a été signé par la CFDT (19,5%), l'Unsa (16%) et la CAT (19%), avait indiqué Amazon. Mais la CGT (20,5%), Sud Solidaires (18%) et la CFE-CGC (7%) ont refusé de signer l'accord.

L'accord signé prévoit les mêmes évolutions que celui des agences de livraison et de tri à l'exception du congé pour enfant malade, qui existait déjà pour les personnels des centres de distribution. Au-delà de la hausse du salaire, l'accord prévoit aussi une prime de partage de la valeur de 1.000 euros pour les agents logistiques ayant au moins un an d'ancienneté. Et aussi la mise en place d'un congé payé de 10 semaines pour les interruptions involontaires de grossesse au-delà de la 13e semaine de grossesse pour l'ensemble des salariées, cadres et agents logistiques.

Amazon condamné pour pratiques commerciales déloyales en Italie

L'autorité italienne de la concurrence (ACGM) a annoncé mercredi dernier avoir condamné deux entreprises du groupe Amazon à verser une amende de 10 millions d'euros (10,6 millions de dollars) pour pratiques commerciales déloyales. Il est reproché aux deux sociétés (Amazon Services Europe et Amazon EU, basées au Luxembourg) d'avoir incité les clients à accepter des achats en ligne « récurrents » plutôt que « ponctuels ».

Dans un communiqué, l'AGCM a déclaré que l'option permettant d'effectuer des achats réguliers était « présélectionnée par défaut » sur une large sélection de produits répertoriés sur le site italien d'Amazon.

Amazon s'est dit en « profond désaccord » avec cette décision et a indiqué vouloir faire appel de la décision. « Depuis son lancement en Italie, les clients d'Amazon.it ont économisé plus de 40 millions d'euros grâce aux commandes ''Prévoyez et Economisez'' », a fait valoir un porte-parole du groupe.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 30/04/2024 à 8:10
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2000 emplois de m..., de pauvres gens asservis directement apr les robots des répliquants. Un cauchemar, Nietzsche conseillait déjà aux ouvriers de l’époque "la philosophie en haillon" plutôt que de devenir un rouage de la machine.

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