Solvay recycle des terres rares et ses usines

L'entité Terres Rares du chimiste inaugure sur deux sites historiques de Rhône-Poulenc deux entités qui lui permettent de recycler l'ensemble des terres rares contenues dans les lampes basse consommation.
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A première vue, rien n'indique que ce bâtiment datant des années 1960, situé sur le site historique de Rhône-Poulenc (devenu par la suite Rhodia et aujourd'hui Solvay) à Saint-Fons (Rhône), abrite une technologie assez unique de recyclage des terres rares. Couplée à une unité située sur un autre site de Rhône-Poulenc à La Rochelle, elle permet en effet à Solvay d'être le premier groupe (en Europe et peut-être au monde) capable de recycler de façon industrielle les six terres rares (sur les 17 qui existent à l'état naturel) contenues dans les lampes basses consommation et les néons. Ces terres rares, qui ne le sont pas toutes, sont en revanche de plus en plus recherchées pour leurs nombreuses propriétés notamment magnétiques, dans la fabrication d'écrans plats, batteries pour voitures hybrides, aimants, éoliennes, panneaux solaires, etc.
Ce site de Saint-Fons, qui après des hauts et des bas bénéficie depuis 2010 d'un programme de rénovation, emploie actuellement 310 personnes, dont 10 pour le recyclage des terres rares.

Des poudres de lampes et de néons venues du monde entier

Les poudres issues de lampes et de néons, où se mêlent verre (88%) et terres rares, y parviennent depuis le monde entier, en provenance de recycleurs ou d'industriels qui les ont préalablement achetées auprès des recycleurs. Des sacs de 990 kilogrammes sont déchargés dans un poste assaini où les vapeurs de mercure sont captées pour être filtrées par des charbons actifs. Après différents traitements dont une attaque chimique propre à Solvay, et l'élimination de la quasi-totalité du verre et du mercure, la poudre est conditionnée en sachets puis transportée vers la Rochelle. C'est là que les terres rares seront triées et purifiées, dcomplètement débarassées des résidus de mercure et de verre, avant d'être revendues aux fabricants de lampes et néons.

Bientôt des alternatives aux exportations chinoises

Le site de la Rochelle, qui formule des terres rares à partir de minerais achetés à des exploitants de mines et recycle également des terres rares issues d'aimants ou de batteries destinées aux véhicules hybrides, produit 5.000 tonnes de terres rares sur un total de 13.000 tonnes pour la totalité de l'entreprise Terres Rares, filiale à 100% du groupe.
Le groupe a investi 15 millions d'euros dans le recyclage sur les deux sites, «dont la moitié pour la sécurité des salariés», tient à préciser Frédéric Carencotte, directeur industriel de la division Terres Rares et en charge de l'activité recyclage.
Celle-ci lui permet de se prémunir en partie de la grande volatilité des cours et de garantir à ses clients une totale sécurité d'approvisionnement. Selon les terres rares, la part issue du recyclage pèse entre 5% et 50% de la consommation annuelle du groupe. Par ailleurs, des «partenariats» avec des groupes miniers (sous la forme de contrats de long terme) sur des gisements dans lemonde entier lui permettront bientôt (dès 2013 pour certaines terres) de disposer d'alternatives aux exportations chinoises. En effet, alors que le pays pèse aujourd'hui plus de 95% de la production mondiale, ses dirigeants ont décidé en 2010 suite à une querelle avec son voisin japonais, d'instaurer une politique de quotas, à l'origine de la hausse et de la volatilité des cours. Un troisième axe de diversification adopté par l'entreprise consiste à innover pour, soit réduire la quantité de terres rares nécessaires à la fabrication d'un produit, soit grâce aux terres rares, réduire celle d'autres produits encore plus coûteux, tels que les métaux précieux.

Des métiers qui permettent d'investir en France

Terres Rares emploie 1.000 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 500.000 euros, au sein d'un groupe, Solvay, qui affiche 13 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Le groupe occupe 20% de ce marché, qui croît de 5 à 8% chaque année, et détient des sites dans le monde entier. «Les terres rares sont un un business stratégique pour le groupe», précise Gilles Auffret, directeur général de Rhodia, l'un des trois piliers du groupe Solvay avec les divisions Plastiques et Chimie. «Et sur ces métiers, on est capable d'investir en France, se réjouit-il. On a réuni à Saint-Fons le bâtiment, les équipements, les hommes, les compétences...». Avec 25 créations d'emplois sur les deux sites, l'activité recyclage ne semble pas très intensive en main d'?uvre. Pas assez, en tous cas, aux yeux de la CGT qui déplore globalement un «solde négatif» sur le site. En revanche, l'entité Terres Rares affiche une marge de 29%, près de deux fois supérieure à la moyenne du groupe. Un relais de croissance prometteur, donc.
 

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Commentaires 4
à écrit le 02/10/2012 à 12:38
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Personne ne relit les articles ? Et si NON la personne qui les relit, ne comprend pas ce qu'elle lit ? Incroyable qu'un journal de votre qualité laisse passer pareille coquille : c'est tout l'article qui devient suspect.

à écrit le 28/09/2012 à 17:52
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Bravo rhodia solvay ca fait plaisir a lire et redonne de l espoir dans cette atmosphere de crise

à écrit le 28/09/2012 à 10:18
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"Terres Rares emploie 1.000 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 500.000 euros" 500 euros de CA par employé... Par jour, par mois, par an ?

le 28/09/2012 à 11:57
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Je pense oui, qu'il y a une erreur

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