Deux ans après l'arrivée du quatrième opérateur mobile, c'est un des indéniables « effets Free Mobile » : les Français sont désormais majoritairement libres de changer d'opérateur si bon leur semble. L'opérateur, qui a fait de la liberté son slogan, a largement contribué à la généralisation des forfaits sans engagement, même si ses concurrents avaient anticipé en lançant des marques low-cost sur ce créneau six mois avant son irruption. Ainsi, à la fin mars, 27,7 millions d'abonnés peuvent faire jouer la concurrence s'ils ne sont pas satisfaits : c'est trois fois plus qu'en décembre 2011. « La part des forfaits libres d'engagements augmente de neuf points en un an et atteint 45,5% » du parc dit « post-payé » (hors cartes prépayées) relève le gendarme des télécoms, l'Arcep, dans son observatoire des services mobiles publié ce mercredi soir. Cette part plafonnait à 20% en décembre 2011 et elle devrait dépasser les 50% dans l'année.
« La fin de la captivité des consommateurs » selon l'UFC
Si l'on ajoute les cartes prépayées, au total 55,6% des clients à la téléphonie mobile ne sont pas tenus par un engagement de durée vis-à-vis de leur opérateur. L'association UFC-Que choisir s'est récemment félicitée de « la fin de la captivité des consommateurs » dans une étude sur les bienfaits de l'attribution de la 4e licence : elle avait longtemps dénoncé par le passé le « verrouillage » des clients par les forfaits avec subvention sur 24 mois. Toutefois, la part des abonnés ayant souscrit un forfait sans durée d'engagement, le « SIM-only » dans le jargon, n'est pas aussi importante : les chiffres de l'Arcep les regroupent avec les abonnements dont la période d'engagement est arrivée à son terme, sans les séparer. Au vu des chiffres de Free Mobile (entre 8 et 8,7 millions de clients), de Sosh, la marque low-cost d'Orange, qui compte plus de 2 millions à fin mars, comme Red (SFR) et plus de 1,7 million chez B&You (Bouygues Telecom), sans oublier les MVNO (opérateurs virtuels) comme Virgin Mobile et Credit Mutuel (EI Telecom), les forfaits « sans engagement » se situent entre au moins 15 millions et 18 millions. A comparer aux 55 millions d'abonnements (post-payé, hors cartes embarquées machine-to-machine).
Mais le modèle de la subvention fait de la résistance
Pour autant, « le modèle subventionné fait de la résistance » relève un analyste. A l'heure de la démocratisation des smartphones et de la 4G, qui nécessite un appareil récent compatible, les abonnements incluant un téléphone à prix réduit pour la première mensualité, en échange d'un engagement sur deux ans, gardent de leur attrait : Orange a, par exemple, réalisé 61% de ses ventes de contrats avec des offres haut de gamme (Origami ou Open), avec engagement, au premier trimestre. L'étude de l'UFC a pourtant montré une nouvelle fois le surcoût que représentent ces formules - de l'ordre de 49% au bout des 24 mois pour un smartphone d'entrée de gamme - qui ont le mérite de baisser le coût d'entrée pour les consommateurs à petit budget. Or le système de location de smartphone sur 24 mois lancé par Free en décembre n'a semble-t-il pas vraiment rencontré son public (Iliad doit publier ses chiffres du premier trimestre la semaine prochaine). « Il lui faudra encore éduquer le marché ou bien se convertir à la subvention classique, lorsque sa dynamique commerciale commencera à fléchir » prédit cet expert.
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