Les télécoms clament encore leur ras-le-bol fiscal

La Fédération française des télécoms, le lobby du secteur, a distillé ce mercredi ses recommandations à destination du prochain locataire de l’Elysée. L'occasion de déplorer, une nouvelle fois, une fiscalité trop « lourde » et « inéquitable », qui nuirait aux investissements.
Pierre Manière
Pour Régis Turrini, le président de la FFT, pendant le quinquennat qui s’achève, « le gouvernement a fait plus attention aux startups et au succès de l’écosystème numérique qu’aux opérateurs télécoms ».

A quelques semaines du premier tour de la présidentielle, autant enfoncer le clou ! En décembre dernier, la Fédération française des télécoms (FFT), le lobby du secteur, avait convié la presse pour transmettre un message alarmiste aux candidats à l'Elysée. A cette occasion, Régis Turrini, le président du lobby - et par ailleurs secrétaire général de SFR - avait dressé le portrait d'une industrie au bord de la « rupture ». Avant d'étriller son ennemi juré : cette diablesse de fiscalité, laquelle plomberait les opérateurs alors qu'ils investissent, en parallèle, des sommes considérables dans les réseaux de demain.

Alors que la campagne touche à sa fin, la FFT (qui rassemble tous les grands opérateurs, excepté Free) a jugé qu'une piqûre de rappel n'était pas superflue. Ce mercredi, elle a publié sur son site un nouvel « état des lieux » du secteur, accompagné de « propositions pour les cinq années à venir ». L'objectif étant, in fine, de re-pester contre le matraquage fiscal dont les opérateurs s'estiment victimes. S'offrant pour l'occasion une interview dans Les Echos, Régis Turinni y est allé franco. A ses yeux, pendant le quinquennat qui s'achève, « le gouvernement a fait plus attention aux startups et au succès de l'écosystème numérique qu'aux opérateurs télécoms ». Pis, « il n'a pas fait preuve à [leur] égard de beaucoup de bienveillance », puisque « la fiscalité spécifique au secteur n'a fait que s'alourdir ».

Haro sur « la fiscalité spécifique »

Des critiques qui figurent bien sûr en bonne place dans les « propositions » avancées par la FFT. « Le cadre fiscal et réglementaire qui s'applique aux opérateurs est rigide, complexe et inéquitable ; il doit évoluer pour permettre aux opérateurs de remplir leur mission : innover et déployer des réseaux de pointe », y lit-on. Ce qui agace la FFT, c'est que la fiscalité spécifique des opérateurs télécoms est restée plafonnée à 1,2 milliard d'euros par an depuis 2012, alors que dans le même temps, le secteur a gagné moins d'argent, tout en étant prié d'investir davantage.

Parmi les taxes qui figurent dans son collimateur, la FFT s'en prend notamment à « l'Ifer mobile, un impôt proportionnel au nombre d'antennes déployées ». Lequel, d'après la fédération, « pénalise l'investissement et freine l'aménagement du territoire ». En bon diplomate vis-à-vis des pouvoirs publics, Régis Turrini n'appelle pas à sa suppression. Mais il espère un « [plafonnement] au niveau actuel, soit 200 millions d'euros ».

Les Gafa dans le viseur

Au passage, la FFT appelle à davantage d'équité vis-à-vis des Gafa américains (Google, Amazon, Facebook et Apple), lorsqu'ils proposent des services équivalents à ceux des opérateurs télécoms. A l'instar, par exemple, de la messagerie WhatsApp qui appartient au groupe de Mark Zuckerberg. La FFT déplore que ces acteurs ne soient pas soumis aux mêmes règles du jeu que les opérateurs, ainsi que leurs manœuvres pour payer beaucoup moins d'impôts.

Pierre Manière

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Commentaires 5
à écrit le 30/03/2017 à 19:46
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Rien de plus normal : ce sont toujours ceux qui se font des bouboules en or qui se plaignent le plus. Ca fait des siècles que ça dure, notes... Mais ça me tanne toujours.

à écrit le 30/03/2017 à 7:54
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il en faut des vaches a lait pour ces gouvernements qui , malgré des augmentations continuelles de prélèvements assurent de moins en moins la gestion du pays dans tous les domaines ! Ou ça passe : mystère ! Automobilistes , contribuables et...

à écrit le 29/03/2017 à 18:47
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Dans ce cas ne leur faisons plus payer d'impôts mais par contre qu'ils payent intégralement tous les frais liés aux infrastructures. Ah ils ne veulent pas non plus, bref les multinationales ne veulent pas payer tout court car leurs actionnaires m...

à écrit le 29/03/2017 à 18:04
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Le secrétaire général de sfr oublié juste que son patron mr drahi a recu un cadeau de plus de 2 millards de mr Macron !dailleurs il lui rend bien y a qu à écouter BFM ou Rmc 😡

à écrit le 29/03/2017 à 18:02
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ils devraient bien expliciter le prix sur les factures, ca rendrait les electeurs furieux et ca en ferait reflechir plus d'un voila un modele de presentation abonnement internet 25 euros location modem 5 euros taxe cinema ...

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