Suez toujours porté par la spéculation

Alors que l'Italien Enel a dévoilé son intérêt pour le groupe d'énergie et de services français, le titre Suez continue de s'apprécier à la Bourse de Paris. Le gouvernement italien demande la neutralité à la France dans ce dossier, en cas d'OPA avérée.

Suez sera-t-il le prochain fleuron de l'industrie française à faire l'objet d'une OPA étrangère? Alors que l'Italien Enel a dévoilé hier son intérêt pour le groupe hexagonal, le marché semble en tout cas croire à une telle éventualité. Suez continuait de grimper en Bourse, de 2,85% à 32,80 euros en milieu d'après-midi. Même si, en fin de journée, le titre progressait un peu moins, gagnant 0,34% à 32 euros. Reste qu'hier, le titre a terminé la séance en hausse de 5,60% à 31,89 euros. Les volumes de titres échangés depuis deux jours sont environ quatre fois plus élevés que ceux observés habituellement sur le titre. Résultat: Suez atteint ainsi son plus haut niveau en Bourse depuis mai 2002, avec une capitalisation boursière de 41,2 milliards d'euros.

Difficile dans ce contexte de comprendre les intentions d'Enel, qui fait flamber le cours de Suez, pourtant susceptible de faire l'objet d'une acquisition... Selon une source proche du dossier, citée par l'AFP, Enel aurait commis "une maladresse de communication manifeste" en dévoilant tout d'abord son intérêt pour Electrabel, filiale de Suez, puis en confirmant envisager une OPA sur le groupe Suez pour mettre la main sur cette entité.

Pour d'autres observateurs, Enel veut au contraire brouiller les pistes et souhaite s'attaquer à une autre cible. Un analyste interrogé par l'AFP qualifie cette opération "d'écran de fumée" visant à dissimuler d'autres projets en Europe. Le Vieux-Continent est déjà secoué par des grandes manoeuvres dans l'énergie, illustrées ces derniers jours par le lancement d'une contre-OPA du groupe allemand E.ON sur l'Espagnol Endesa pour barrer la route à Gas Natural (voir ci-contre).

Quoi qu'il en soit, le gouvernement français prend très au sérieux la menace de voir Suez passer de l'autre côté des Alpes. D'après le quotidien italien La Stampa, le premier ministre Domique de Villepin aurait même téléphoné à son homologue italien Silvio Berlusconi dès les premières rumeurs de menace pour lui signifier son opposition à un tel projet hostile de rapprochement. Il est vrai qu'une nouvelle attaque contre un groupe français tomberait en pleine OPA du groupe anglo-néerlandais Mittal Steel sur le champion franco-hispano-luxembourgeois de l'acier, Arcelor...

Pour sa part, Silvio Berlusconi a demandé à la France de rester neutre sur ce dossier en cas d'OPA, rappelant qu'il était lui-même resté à l'écart en ce qui concerne le récent rachat de la banque BNL par le champion français BNP Paribas.

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