Rhodia compte sortir du rouge en 2006

Le groupe français de chimie de spécialités Rhodia a annoncé avoir divisé par deux sa perte au premier trimestre, notamment grâce aux ventes d'activités en difficulté. Il a également confirmé ses objectifs d'un retour dans le vert pour l'année 2006.

La perte nette trimestrielle du groupe s'est réduite à 35 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année, contre une perte de 74 millions un an plus tôt. "Ces résultats sont très satisfaisants et montrent que le redressement engagé depuis fin 2003 porte ses fruits", s'est félicité Jean-Pierre Clamadieu, directeur général de Rhodia. Le groupe souligne qu'en dehors des activités cédées ou en cours de cession, son résultat net en termes d'activités poursuivies ressort à 9 millions d'euros, contre une perte de 57 millions au premier trimestre 2005. "Cela fait longtemps que ça n'était pas arrivé", s'est félicité Jean-Pierre Clamadieu, insistant sur un Ebitda récurrent de 185 millions d'euros, en hausse de 8,8% sur un an. Au premier trimestre, le chiffre d'affaires de Rhodia a progressé de 9,4% à 1,354 milliard. La dette nette reste stable à 2,1 milliards d'euros.

Les activités qui ont impacté négativement le résultat trimestriel du groupe "ont toutes été cédées à la fin du premier trimestre", a précisé Jean-Pierre Clamadieu. Rhodia a bouclé fin mars la vente de la partie en difficulté de son activité de chimie pharmaceutique en la cédant à l'indien Shasun Chemicals and Drugs. Cette activité vendue a représenté pour le chimiste une perte de 29 millions d'euros en 2005 pour 49 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il a également cédé au premier trimestre ses activités latex, poursuivant le nettoyage de son portefeuille. "Les opérations (de cessions) les plus complexes et les plus lourdes sont derrière nous", a assuré Jean-Pierre Clamadieu, qui a exclu également de procéder à une nouvelle augmentation de capital. Au premier trimestre, le résultat net des activités poursuivies, c'est-à-dire celles qui n'ont pas été vendues, est positif de 9 millions d'euros.

"J'attends un deuxième trimestre en ligne avec ce que nous avons réalisé au premier", a commenté Jean-Pierre Clamadieu au cours d'une conférence téléphonique. "Les tendances sont bonnes", en dépit d'une forte volatilité des matières premières que Rhodia compte toujours compenser en passant des hausses de prix.

Après plus de 600 millions de perte nette en 2005, Rhodia promet toujours un bénéfice net en 2006 ainsi qu'une marge d'excédent brut d'exploitation récurrent (avant restructurations, amortissements, autres produits et charges opérationnelles et plus ou moins-values de cessions) d'au moins 13% cette année et d'au moins 15% à moyen terme.

Rhodia s'était dit en mars tiré d'affaire, espérant profiter notamment de la vente de ses crédits de CO2 dans le cadre de ses projets de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Jean-Pierre Clamadieu continue de croire au "potentiel" de ces crédits d'émissions de CO2, en dépit du repli de leurs cours ces derniers jours, source de revenus à venir pour le groupe chimique. Le groupe réitère également ses objectifs à moyen terme d'une marge sur Ebitda récurrente d'au moins 15% (hors crédits CO2) et d'un ratio dette nette consolidée sur l'Ebitda inférieur à 2,2.

Proche de la faillite fin 2003 et lourdement endetté, le groupe chimique a cédé des centaines de millions d'euros d'actifs, procédé à des augmentations de capital pour quelque 1 milliard d'euros et engagé un vaste programme de restructuration devant conduire à son redressement.

A la clôture, le titre perd 2,03% à 1,93 euro.

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