Les dix-sept magasins du Printemps vont avoir un nouveau propriétaire: il s'agirait du président et actionnaire de référence des grands magasins italiens La Rinascente, Maurizio Borletti. Pour cette opération, d'un montant d'un milliard d'euros, il se serait allié à un consortium bancaire emmené par la banque française Natexis. Maurizio Borletti, 39 ans, fait partie du groupe d'investisseurs qui a racheté en 2005 le groupe La Rinascente, qui comprend aussi les magasins Upim. Ce groupe réunit la Deutsche Bank (30%), Pirelli (20%), le fonds italien Investitori Associati (46%) et la famille Borletti (4%). Maurizio est le petit-fils du fondateur de la Rinascente, enseigne créée en 1917.

Contrairement à certaines rumeurs, la présidente du Printemps Laurence Danon ne serait "pas impliquée" dans le montage financier, car pour l'instant "la position du management du Printemps n'est pas encore connue", selon une source proche du dossier. Pour l'heure, le groupe de distribution se refuse à tout commentaire.

Cette vente ne constitue cependant en rien une surprise. Depuis mercredi dernier, les rumeurs de cession sont devenues insistantes. Le groupe avait en effet donné un mandat de vente à la banque Rothschild et avait lancé un appel d'offre avec pour échéance le 20 juin. À cette date, le dépôt des offres devait être clos.

Les négociations sur le prix souhaité par PPR se sont poursuivies pendant tout le week-end, avec plusieurs candidats au coude à coude, dont les Galeries Lafayette, alliés au promoteur néerlandais Rodamco, et qui étaient considérées comme un des favoris. En revanche, le groupe immobilier Unibail s'était finalement retiré de la course.

Un comité de groupe PPR est prévu mercredi, suivi d'un comité central d'entreprise les 29 et 30 juin.

Depuis environ un an, le Printemps est considéré comme étant à vendre, tout comme Conforama, enseigne de meubles de PPR. Sous la houlette de François-Henri Pinault, fils du fondateur, le groupe se réoriente de plus en plus clairement sur le luxe, avec Gucci. Les grands magasins ne représentent plus que 4,2% du chiffre d'affaires de PPR, et en constituent en outre la branche la moins rentable.

Le titre a clôturé en hausse de 1,82% à 97,75 euros à la Bourse de Paris.