Les résultats semestriels d'Havas plombés par les salaires

La hausse des charges salariales dégrade les résultats du groupe de publicité au premier semestre 2006. Havas affiche une résultat opérationnel courant en baisse de 18% et n'anticipe pas d'amélioration à court terme. Vincent Bolloré, président du groupe, veut par ailleurs convoquer une nouvelle assemblée générale d'Aegis.

Le sixième groupe mondial de conseil en communication, contrôlé par l'homme d'affaires Vincent Bolloré, a dévoilé hier, après clôture de la Bourse de Paris, des comptes décevants pour son premier semestre 2006, dans la lignée des cuvées précédentes. Sur la période, le résultat opérationnel courant d'Havas accuse une baisse de 18% à 64 millions d'euros, chiffre très nettement inférieur aux attentes du marché. Le consensus Reuters, construit sur les prévisions de dix analystes, tablait quant à lui sur 79 millions d'euros.

A mi-séance, le titre Havas chute de 6,23% à 3,61 euros.

Le groupe explique ce décalage par l'augmentation des charges salariales et se garde de livrer ses prévisions pour l'année. Toujours est-il que le bénéfice net du sixième groupe mondial de publicité chute de 39% à 21 millions, contre un consensus médian de 41 millions, avec des revenus qui enregistrent une augmentation timide de 2,8% pour s'établir à 719 millions d'euros. Un moindre mal, à en croire le communiqué d'Havas, qui commente le chiffre en expliquant qu'il bénéficie notamment "d'un effet de change favorable".

"Les embauches nécessaires au maintien du niveau d'cativité ont nettement pesé sur la profitabilité du groupe et devraient continuer à court terme", expliquent dans une note les analystes de Fideuram Wargny, qui relèvent néanmoins que "ces efforts pour garder les talents du groupe payent". Au premier semestre, Havas a en effet réalisé 900 millions d'euros en gains nets de budgets, flirtant déjà avec le milliard d'euros réalisé sur l'ensemble de l'année 2005. Les commerciaux du groupe ont remporté récemment de gros budgets comme ceux de Reckitt Benckiser ou de Progressive Insurance.

Le directeur général d'Havas, Fernando Rodés, défend la volonté du groupe "d'investir dans la créativité et la qualité avec de nouveaux talents" avec pour objectif de "stimuler la croissance organique sur des bases durables". Cité dans le communiqué, il précise que cette "action s'inscrit dans la durée" et que ses "effets se font déjà ressentir et seront plus forts à l'avenir". Celui-ci prévoit prévoit un deuxième semestre globalement identique à celui des six premiers mois de l'année, le bénéfice opérationnel de l'agence devrait donc s'établir à 112 millions d'euros, contre 128 millions d'euros au titre de 2005. Auparavant, la direction d'Havas tablait sur une stabilité des bénéfices.

Mais les marchés observent aussi de très près les intentions de Vincent Bolloré, le principal actionnaire et président d'Havas avec environ 26% du capital, notamment vis-à-vis du groupe britannique d'achat d'espaces Aegis dont il détient déjà 29% des parts. Une position qui pourrait permettre un rapprochement entre les deux groupes de communication.


Vincent Bolloré veut une nouvelle assemblée générale d'Aegis
Dans une lettre que nous avons pu nous procurer (cf. ci-contre), l'homme d'affaires Vincent Bolloré demande aux dirigeants du groupe britannique d'achat d'espace publicitaire deux sièges au conseil d'administration et l'organisation prochaine d'une nouvelle assemblée générale. Le financier français, qui détient plus de 29% du capital d'Aegis accumulés méticuleusement depuis l'été 2005, souhaite voir nommer deux administrateurs de son choix au conseil d'administration d'Aegis. "Je demanderai indéfiniment ces postes. Nous allons demander ces deux postes jusqu'à les obtenir", a-t-il déclaré ce matin devant la presse.En juin dernier, la direction d'Aegis soutenue par ses actionnaires s'y était opposée, au prétexte d'un conflit d'intérêt, Vincent Bolloré assurant par ailleurs la présidence d'Havas, concurrent d'Aegis. Un échec à la suite duquel il avait déclaré qu'il entendait faire preuve de "patience" et qu'il n'avait "clairement pas l'intention de se désengager". La prochaine réunion de cette assemblée générale pourrait constituer une nouvelle tentative de convaincre les actionnaires.

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