Schneider aurait reçu des offres de rachat de la part de fonds d'investissement

Selon le Wall Street Journal, trois fonds d'investissement auraient proposé voici quelques mois à Schneider de le racheter pour environ 21,5 milliards d'euros. Une offre rejetée par le groupe, qui pourrait avoir pesé dans sa décision d'acheter, la semaine dernière, l'américain APC pour 6 milliards de dollars.

Si le groupe français d'équipements électriques Schneider a annoncé la semaine dernière l'acquisition de l'américain APC (American Power Conversion) pour 6,1 milliards de dollars, c'est peut-être parce qu'il a été approché lui-même, voici quelques mois, par un consortium de trois fonds d'investissement désireux de le racheter... C'est en tout cas ce qu'affirme le Wall Street Journal dans son édition de ce lundi.

Selon le quotidien américain, les trois fonds intéressés par Schneider comprenaient le français PAI Partners et l'américain KKR. Ils auraient proposé à la direction du groupe de lancer une offre sur celui-ci, pour un montant de plus de 20 milliards d'euros. Selon les sources du Wall Street Journal, les trois fonds auraient été prêts, au printemps dernier, à payer environ 95 euros par action Schneider (le titre cote actuellement aux environs de 85 euros). Le fabricant d'équipements électriques aurait ainsi pu être valorisé aux alentours de 21,5 milliards d'euros.

Une telle opération, souligne le quotidien américain, "aurait pu être potentiellement la plus grosse acquisition par des fonds privés de l'histoire", dépassant même l'achat de RJR Nabisco par KKR, pour 25 milliards de dollars en 1988. Mais un porte-parole de Schneider cité par le Wall Street Jornal dément que le groupe ait jamais eu de négociations avec des fonds d'investissement.

En tout état de cause, poursuit le quotidien, l'approche de ces derniers aurait été rapidement rejetée par le conseil d'administration du groupe français, qui ne voulait pas passer sous leur coupe. D'où l'hypothèse avancée aujourd'hui, selon laquelle l'acquisition d'APC constituerait en quelque sorte un contre-feu.

Schneider Electric a annoncé lundi dernier cette acquisition, d'un montant considérable. Le groupe va en effet payer 6,1 milliards de dollars pour acheter l'Américain, qui est leader mondial de l'énergie sécurisée. Pour financer cette acquisition qualifiée de stratégique, Schneider combinera "un recours à l'endettement et une augmentation de capital d'environ 1,2 milliard d'euros".

Selon un porte-parole de Schneider cité par le Wall Streeet Journal, l'achat d'APC n'a rien à voir avec l'intérêt que certains fonds d'investissement pourraient porter au groupe français. Il s'agit bien d'une "opération stratégique" menée dans les "métiers fondamentaux" du groupe. Lors de l'acquisition, Schneider a ainsi affirmé que celle-ci sera relutive, c'est à dire qu'elle viendra augmenter le bénéfice par action, dès la première année, avec des synergies annuelles estimées à 220 millions d'euros.

Reste que l'annonce de l'opération a été mal accueillie par les marchés. Lundi dernier, l'action Schneider a ainsi chuté de plus de 7%, les analystes trouvant très élevé le prix payé par le groupe. Ce qui amène le quotidien des affaires américain à se demander si les investisseurs ne risquent pas de fort mal prendre l'information selon laquelle Schneider a suscité l'intérêt de fonds d'investissement: d'une part parce que l'information n'a pas été rendue publique, et d'autre part parce qu'elle peut conforter le soupçon selon lequel l'achat d'APC serait avant tout une opération destinée à protéger le groupe en le faisant croître rapidement.

A la Bourse de Paris, le titre Schneider recule de 2,31% à 84,40 euros en fin de séance.

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