Infogrames s'attaque au règlement de sa dette

L'éditeur de jeux vidéo va publier un plan de restructuration financière, destiné à traiter le problème de son endettement excessif. Le titre est suspendu à la Bourse de Paris.

L'action Infogrames est suspendue depuis ce matin à la Bourse de Paris. Le groupe de jeux vidéo a annoncé qu'il allait publier un communiqué avec une "annonce du plan de règlement de la dette globale".

Que l'éditeur de jeux vidéo s'attaque au problème de sa dette n'a rien d'une surprise. Il traverse en effet une période très difficile, marquée par une dégradation de son activité et une détérioration de sa santé financière. Au mois d'août, Infogrames a annoncé une chute de 20% de son chiffre d'affaires du premier trimestre de son exercice 2006-2007 (à fin juin), à 44,4 millions d'euros contre 55,5 millions un an plus tôt.

Le groupe souffre, comme tout le secteur, de l'attentisme des consommateurs. Dans l'attente de la nouvelle génération de consoles, ces derniers ont préféré remettre à plus tard l'achat de nouveaux jeux. D'où une chute spectaculaire des ventes: sur l'exercice 2005-2006, Infogrames avait vu ses ventes chuter de 32%...

L'exercice écoulé s'est d'ailleurs soldé par un effondrement de ses résultats financiers: la perte affichée s'est élevée à près de 150 millions d'euros, soit 116 millions de plus qu'un an plus tôt.

Plus grave encore: cette dégradation de l'activité a amené le groupe à déprécier certains actifs achetés les années précédentes. Du coup, sur l'exercice écoulé, Infogrames a vu ses capitaux propres s'effondrer à 9,8 millions d'euros. Avec en face 173,2 millions de dettes...

Dès lors, le désendettement est bien devenu le problème numéro un de l'éditeur. La trésorerie disponible de 42,5 millions de trésorerie en début d'exercice ne suffirait en effet même pas à couvrir les 57,5 millions exigibles pour l'exercice 2006-2007.

Reconnaissant que "le désendettement global constitue la priorité de la société ", Bruno Bonnell, patron d'Infogrames, étudiait plusieurs pistes ces derniers temps: transformation en actions des obligations qui constituent aujourd'hui 80% de la dette du groupe, entrée d'un investisseur dans le capital, vente de marques et de studios...

La cotation du titre a été suspendue sur un dernier cours de 0,47 euro.

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