Le retour attendu de Legrand en Bourse se précise. Alors que le groupe a déposé son document de référence auprès de l'Autorité des marchés financiers hier, il précise dans le document de 208 pages disponible depuis aujourd'hui sur son site Internet qu'il prévoit de placer "environ 20 %" de son capital en Bourse.

Confirmant par ailleurs les informations de La Tribune, le groupe annonce qu'il prévoit de "réaliser une augmentation de capital renforçant sa marge de manoeuvre financière à hauteur d'environ 300 millions d'euros". Le groupe, qui a procédé au cours du premier trimestre 2006 à une restructuration d'une partie de sa dette financière, estime qu'après cette augmentation de capital, il devrait bénéficier d'un ratio dette/Ebitda (proche de l'excédent brut d'exploitation) 2005 de 2,9.

"Cette structure de capital vise à permettre à Legrand un retour à une notation de crédit 'Investment Grade' [en catégorie investissement, ndlr] auprès d'au moins une agence de notation de crédit après l'introduction en Bourse envisagée", précise le groupe.

Legrand, qui attend le visa de l'AMF pour lancer le processus d'introduction, fera ainsi son retour en Bourse après avoit été retiré de la cote le 2 octobre 2003. Ce retrait de la la Bourse avait été consécutif au rachat par Wendel Investissement et le fonds américain KKR, de Legrand auprès de Schneider Electric en 2002.

Cette acquisition sous forme de LBO, avait été réalisée alors que Schneider avait pris le contrôle de 98% du capital de Legrand France à l'issue d'une OPA. Cette opération avait subi de fortes oppositions de la part des autorités européennes de la concurrence. Au terme d'une longue période de confusion, Schneider avait été contraint de revendre Legrand. KKR et Wendel avaient alors été choisis pour reprendre le contrôle de la société le 10 décembre 2002.

A présent, Legrand, qui pourrait rejoindre la Bourse en avril prochain, est prêt à affronter les exigences du marché, alors qu'il a enregistré un chiffre d'affaires de 3,248 milliards d'euros en 2005 (en hausse de 11% sur un an), et un résultat net de 103,8 millions d'euros (contre 28 millions d'euros en 2004).