Bayer remporte son offre d'achat sur Schering

Bayer a réussi à prendre le contrôle du laboratoire Schering malgré un surcoût entraîné par l'irruption de Merck KGaA dans le rapprochement. La nouvelle entité, Bayer Schering Pharma, issue de ce mariage pèsera 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires et sera dirigée par Arthur Higgins.

Opération réussie pour le laboratoire Bayer. Le groupe a en effet annoncé qu'il contrôle la majorité de son concurrent Schering et compte toujours acquérir la totalité du capital. "Bayer a pris le contrôle d'un total de 88,0% des quelque 191 millions d'actions émises et en cours de Schering", fait valoir le groupe chimique et pharmaceutique allemand. L'offre de Bayer à 89 euros par action devrait être prolongée jusqu'au 6 juillet, a précisé Bayer. Les autorités de la concurrence aux États-Unis et en Europe ont déjà donné leur aval à l'opération.

Le groupe allemand a précisé que le coût total de l'acquisition de Schering, dans l'hypothèse de l'apport de la totalité du capital à l'offre, s'élèverait à un peu moins de 16,9 milliards d'euros, un montant en hausse de 2,5% par rapport aux prévisions initiales après le relèvement du prix de l'OPA de 86 à 89 euros par action.

Werner Wenning, le président du directoire de Bayer, a expliqué que les coûts supplémentaires d'acquisition générés par le bras de fer avec Merck KGaA pour le contrôle de Schering, qui l'a contraint à relever son offre, seraient compensés par l'amélioration des résultats de la division. "Nous sommes confiants de pouvoir plus que compenser ces charges supplémentaires grâce à l'amélioration de la performance de nos activités combinées", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse. Le groupe vise 700 millions d'euros de synergies annuelles à compter de la troisième année après l'acquisition. Bayer espère améliorer la marge Ebitda de sa branche santé à 25%, contre 19% actuellement, a indiqué Werner Wenning, se disant confiant de pouvoir relever les objectifs de marge à long terme de l'ensemble du groupe Bayer.

Le patron de Bayer avait évoqué lors de l'annonce de l'OPA en mars dernier que cette fusion entraînerait environ 6.000 suppressions d'emplois. Aucun détail n'a depuis été donné. Sur ce point, "je juge inutile la discussion actuelle sur de possibles suppressions d'emplois supplémentaires", a-t-il déclaré. "Toutes les structures dans le monde seront analysées", a-t-il noté. "Les synergies seront réalisées là où nous en verrons la nécessité". Il a par ailleurs assuré que les activités de diagnostic de Schering, qui selon des spéculations récurrentes pourraient intéresser entre autres Siemens, faisaient partie du coeur de métier.

Le rachat de Schering, la plus grosse acquisition jamais réalisée par Bayer en 142 ans d'existence, doit lui permettre d'enrichir son portefeuille de médicaments, notamment dans les domaines les plus lucratifs comme les traitements du cancer, et donc d'augmenter les marges de ses activités pharmaceutiques. Il va permettre de créer un nouveau poids lourd de la pharmacie, fort de 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires et à ce titre pouvant prétendre à une place dans le top 10 mondial.

Bayer Schering Pharma, la nouvelle société résultant de la fusion de la branche santé de Bayer et du laboratoire berlinois Schering, sera dirigée par Arthur Higgins, selon un communiqué commun publié mercredi par les deux groupes allemands. Arthur Higgins, âgé de 50 ans, est actuellement responsable de la branche santé de Bayer. Les quatre autres sièges au directoire seront répartis à égalité entre Schering et Bayer, avec deux postes chacun. Le patron de Bayer, Werner Wenning, va par ailleurs devenir président du conseil de surveillance, et celui de Schering, Hubertus Erlen, y obtenir un poste de vice-président. Bayer Schering Pharma sera basée à Berlin.

Bayer revient de loin. Le conglomérat allemand Merck KGaA, rival malheureux au rachat de Schering, a perturbé presque jusqu'au bout l'OPA en acquérant en masse des titres Schering sur le marché. Bayer a dû relever son offre pour remporter la mise. Au final, le rachat de Schering va lui coûter un peu moins de 16,9 milliards d'euros, contre 16,5 milliards initialement prévus. Bayer a aussi dû racheter lui-même des titres Schering sur le marché: seulement quelque 46% ont été apportés à son OPA, les autres 42% ont été acquis directement ou sur le marché, a détaillé Werner Wenning. À ce sujet, il a estimé avoir souffert d'un handicap lors de la bataille boursière avec Merck KGaA car, contrairement à son concurrent, il a "dû respecter les législations boursières à la fois allemandes et américaines". Il a de facto réclamé des améliorations de la législation allemande. "Je réclame davantage de transparence" et "des règles plus strictes" notamment sur la communication des seuils franchis au capital, a-t-il dit.

A la clôture, le titre gagne 1,28% à 33,15 euros.

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