Nokia et Siemens fusionnent leurs équipements de téléphonie

Le finlandais Nokia et l'allemand Siemens viennent d'annoncer le rapprochement de leurs activités d'équipements de téléphonie et de réseaux, créant ainsi une nouvelle entité de 16 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Les fusions continuent dans le secteur des équipementiers téléphoniques. Quelques semaines après l'annonce du mariage entre Alcatel et Lucent, c'est au tour de Siemens et de Nokia de fusionner leurs activités d'équipements de téléphonie et de réseaux. La nouvelle entité sera basée en Finlande et baptisée Nokia Siemens Networks. Elle sera détenue à 50% par chacun des deux conglomérats. Sa direction sera assurée par Simon Beresford-Wylie, l'actuel patron de Nokia Networks.

La transaction, évaluée par le Wall Street Journal à quelque 31,6 milliards de dollars, devrait être finalisée avant la fin de l'année. Cette opération devrait permettre de dégager à horizon 2010 1,5 milliard d'euros de synergies avec un effet positif dès 2007. Nokia et Siemens pourront réaliser 1,25 milliard de dollars d'économies annuelles en supprimant notamment leurs doublons dans la recherche et le développement, estime le Wall Street Journal. Nokia Siemens Networks aura "une des meilleures équipes de recherche et de développement du monde" revendiquent Nokia et Siemens. La nouvelle société fournira donc des services de réseaux pour les opérateurs de fixes et de portables, grâce à ses 60.000 salariés "à la fois dans les pays industrialisés et émergents".

Le nouvel ensemble devrait peser quelque 15,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires et détenir environ 21% du marché mondial des équipements téléphoniques, juste derrière le puissant concurrent et leader planétaire du secteur, le suédois Ericsson, qui affiche une part de marché de 26%.

Avec cette annonce, les deux groupes confirment des informations officieuses et donnent corps à une rumeur de marché persistante. En effet, selon les analystes, Siemens cherchait depuis plusieurs mois un partenaire pour ses activités de réseau, réunies dans sa division en difficulté, Com. Le nom de Nokia avait déjà circulé.

"Ce mouvement est logique dans le cadre d'une nécessaire consolidation sectorielle et du faible positionnement de Nokia dans les réseaux fixes à l'heure de la convergence fixe-mobile", a commenté un courtier dans une note à ses clients. "Cet accord va contribuer à l'assainissement de l'industrie de l'équipement télécoms", a-t-il ajouté en soulignant que "les actifs de Siemens n'ont dégagé une marge opérationnelle que de 0,8% au premier trimestre 2006 calendaire, y compris charges de restructuration".

Theo Kitz, analyste de la banque privée Merck Finck, estime lui aussi que "c'est une action positive pour Siemens, parce que cela va renforcer le positionnement de ses activités de réseaux dans un marché mondial actuellement en rapide consolidation".

En 2005, la division concernée de Nokia avait réalisé un chiffre d'affaires de 6,56 milliards d'euros - soit un cinquième de l'ensemble des ventes du groupe - et dégagé un profit opérationnel de 855 millions d'euros. Le chiffre d'affaires de la division de Siemens a atteint, lui, 13,1 milliards d'euros et le résultat opérationnel 454 millions d'euros, ce qui la rend nettement moins profitable que celle de Nokia.

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