C'est sur le front des performances financières que l'affrontement quotidien entre Arcelor et Mittal Steel s'est placé vendredi. Les deux groupes ont annoncé ce matin leurs résultats pour le premier trimestre 2006. Des chiffres qui, pour les deux sidérurgistes, s'inscrivent en forte baisse, mais qui donnent l'avantage à Arcelor, dont le bénéfice net recule de 20% contre une chute de 35% pour son rival.
Pour les deux premiers producteurs mondiaux d'acier, le premier trimestre de l'année n'aura pas été seulement marqué par le lancement de l'OPA hostile de Mittal Steel sur Arcelor et par la farouche résistance déployée par ce dernier. Les trois premiers mois de l'année auront également été une période difficile pour leurs affaires courantes, comme en témoignent les chiffres publiés ce matin par les deux groupes.
Arcelor a ainsi subi au premier trimestre une baisse sensible de ses résultats. Le bénéfice net s'est inscrit à 761 millions d'euros, en repli de 20% par rapport aux 949 millions de l'année précédente. Une telle contre-performance était de fait attendue: les analystes du consensus Bloomberg tablaient même sur une chute plus forte, à 723 millions d'euros.
Cette chute des bénéfices est intervenue alors même que la demande d'acier demeurait très soutenue. Sur la période, le chiffre d'affaires a crû de 17%, à 9,57 milliards d'euros. Le problème, c'est que le début de l'année a été marqué par une baisse des prix de l'acier et une forte augmentation des coûts de production. D'où l'effet de ciseaux dont ont été victimes les sidérurgistes.
Mais cette situation ne devrait pas durer. Et Arcelor affirme que les perspectives des trimestres à venir sont bien meilleures. L'environnement économique est désormais favorable, affirme le groupe européen, "la demande d'acier est soutenue et en croissance". Tablant sur "une très forte demande aux deuxième et troisième trimestres", Arcelor s'attend donc à "d'excellentes performances et de très bons résultats" sur cette période. Les prix de l'acier, en particulier, devraient remonter durant les mois à venir.
Dans le cadre de sa campagne pour repousser l'OPA de 22 milliards d'euros de Mittal, Arcelor a par ailleurs annoncé ce matin qu'il convoque ses actionnaires en assemblée générale extraordinaire le 19 mai pour leur faire adopter un projet d'offre publique de rachat d'actions. L'opération portera sur 150 millions d'actions au maximum, à 50 euros au plus par titre.
De son côté, Mittal Steel a annoncé ce matin des résultats encore moins brillants pour le début de l'année. Sur les trois premiers mois, le groupe a vu son bénéfice net chuter de 35% à 743 millions de dollars, contre 1,147 milliard un an plus tôt. Mais Mittal prévoit, tout comme Arcelor, une amélioration sensible des résultats sur le trimestre en cours.
Le groupe anglo-indien a profité de l'occasion pour annoncer que son projet d'OPA sur Arcelor vient de recevoir l'agrément les autorités américaines de la concurrence. Sur la question des actifs nord-américains du groupe combiné, Mittal précise que, s'il ne peut pas revendre Dofasco, la filiale canadienne d'Arcelor, comme il le souhaitait initialement, il sera prêt à vendre d'autres actifs à la place.
De fait, dans l'après-midi, le département américain de la Justice a confirmé être arrivé à un accord avec Mittal répondant aux problèmes de concurrence que poserait un rachat d'Arcelor par ce dernier. Selon les termes de cet accord, l'administration américaine pourra demander à Mittal de vendre Dofasco au groupe allemand ThyssenKrupp, comme Mittal l'envisage depuis le début. Une opération qui pourrait toutefois être rendue difficile par la décision prise par Arcelor de donner le contrôle de Dofasco à une fondation néerlandaise afin d'empêcher la cession du groupe canadien.
Vendredi, l'action Arcelor a cédé 2,26%, à 34,65 euros, à la Bourse de Paris.
Feu vert des autorités américaines à l'OPA de Mittal sur Arcelor
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