Veolia collecte les mauvais points

En dépit d'un résultat net annuel en hausse de 44 %, le géant français des métiers de l'environnement déçoit le marché. Après l'endettement l'an dernier, c'est la faiblesse de son cœur de métier à savoir les déchets qui pénalise le groupe.

Pourvus de profils défensifs qui traditionnellement rassurent en période de crise, les utilities ne sont pas à la fête ces derniers temps. Après GDF-Suez jeudi, c'était au tour, ce vendredi, de Veolia de soumettre ses résultats au scanner du marché. Celui-ci a été sans appel. Le titre du spécialiste des métiers de l'environnement plonge de plus de 4 % alors même que le marché montre une ferveur haussière en cette fin de semaine. Pourtant, l'ex-maison d'Henri Proglio désormais nouveau capitaine du vaisseau amiral EDF, a fait état de bénéfice en hausse de 44 %. Mieux ! Au-delà des réductions de coûts, la dette s'inscrit en baisse de 1,4 milliard (3 milliards d'euros de cessions ont été prévues sur la période 2009-2011), la trésorerie à 5,6 milliards d'euros contre 3,8 milliards un an plus tôt ... mais rien n'y fait.

Le marché n'a même pas jeté un ?il aux objectifs affichés par le groupe pour 2010 ... Génération de free cash flow après versement de dividende, réduction de coûts, poursuite du désendettement sont restés lettres mortes. Comme si le marché ne supportait plus d'entendre les entreprises réduire leurs perspectives à la seule gestion des coûts comme elles l'ont fait en 2009. Comme si le marché voulait du concret, de l'opérationnel. Ou faut-il aller chercher les explications ailleurs. Certains analystes ont surtout souligné la faiblesse de l'activité propreté c?ur de métier du groupe puisque représentant un tiers de son chiffre d'affaires qui, dans une perspective de reprise plus faible qu'attendue devrait encore souffrir cette année.

Comme GDF-Suez la veille, la sanction pour Veolia ne tient pas tant à ses résultats qu'à la surprise du marché de découvrir un groupe dit « défensifs » aussi vulénrable finalement aux aléas des cycles conjoncturels. Le fait est que la crise a été d'une telle ampleur qu'elle a poussé les sociétés dans leurs derniers retranchements en termes de coupe de coûts. Si la baisse de l'activité économique s'est traduite pour les énergéticiens par une moindre demande industrielle elle s'est également matérialisée par une moindre consommation et donc in fine une baisse des déchets à recycler. Somme toute rien de surprenant. Le marché s'aperçoit que si le secteur a été le dernier touché par la crise, il sera également le dernier concerné par la reprise.

 

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