Incapable de repartir nettement à la hausse ces dernières séances, Wall Street a enfin rebondi ce mardi. Les marchés américains ont en effet nettement progressé mardi alors que le PDG de Citigroup s'est montré rassurant sur la santé financière de son groupe, au centre de nombreuses rumeurs et inquiétudes. Les valeurs financières ont porté les indices new-yorkais, en l'absence de statistiques et de résultats majeurs. Le Dow Jones gagne ainsi 5,08% à 6.929 points, le Nasdaq progresse de 7,07% à 1.358 points et le S&P 500 prend 6,37% à 720 points.

Du côté des valeurs, Citigroup grimpe donc de 38,10% à 1,45 dollar. La banque new-yorkaise, dont l'action est tombée la semaine passée sous la barre du dollar pour la première fois de son histoire, se dit confiante sur son niveau de liquidités et assure avoir connu un bon début d'année 2009. Selon son PDG Vikram Pandit, elle enregistre son meilleur trimestre depuis le troisième trimestre 2007, le dernier trimestre bénéficiaire de l'établissement. Le produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires pour les banques, s'élève ainsi à 19 milliards de dollars sur les deux premiers mois de l'année, contre 21 milliards sur l'ensemble du premier trimestre 2008.

Dans son sillage, Bank of America poursuit son rebond, gagnant 27,73% à 4,79 dollars. La première banque américaine avait pris près de 20% lundi portée par une analyse de l'hebdomadaire financier Barron's qui estime qu'elle devrait signer des résultats solides et renforcer ses ratios en réduisant son bilan et en cédant des actifs. JPMorgan prend pour sa part 22,64% à 19,50 dollars et Wells Fargo s'adjuge 18,46% à 11,81 dollars. Les banques d'affaires Goldman Sachs et Morgan Stanley progressent respectivement de 15,32% à 85,28 dollars et de 26,46% à 20,84 dollars.

D'autres valeurs chahutées ces dernières semaines retrouvent des couleurs, commes les compagnies pétrolières. Exxon Mobil gagne ainsi 4,37% à 67,39 dollars, Chevron prend 6,01% à 61,78 dollars et ConocoPhillips progresse de 4,02% à 38 dollars. De son côté, le conglomérat industriel géant General Electric bondit de 19,70% à 8,87 dollars, dans un mouvement de rattrapage après être tombé au plus bas depuis plus le début des années 90 en raison de rumeurs sur une possible augmentation de capital. Quant à General Motors, le titre reprend 12,50% à 1,89 dollar.

United Technologies (UTC) est en hausse de 8,60% à 40,79 dollars. Le conglomérat américain a annoncé ce mardi la suppression de 11.600 emplois dans le monde, essentiellement dans ses services administratifs. Le groupe, présent notamment dans les ascenseurs avec Otis et dans les moteurs d'avions avec Pratt & Whitney, a expliqué ces mesures par la chute brutale de ses ventes, qui devraient être inférieures à ses prévisions. Le plan annoncé ce mardi va porter à 18.000 le nombre d'emplois supprimés par UTC depuis l'entrée en récession et va se traduire par une charge supplémentaire de 600 millions de dollars.

Boeing progresse de 6,48% à 33,01 dollars. L'avionneur américain a confirmé ce mardi le calendrier de son programme phare, son nouveau long courrier 787 Dreamliner. Le premier vol d'essai est ainsi maintenu au deuxième trimestre de cette année et la première livraison devrait avoir lieu au premier trimestre 2010. Soit plus de deux ans de retard sur le calendrier initial, en raison d'importants problèmes industriels couplés à la grève de ses ouvriers mécaniciens en septembre et octobre dernier. Mais Boeing assure que la demande reste forte pour son appareil qui a déjà enregistré 878 commandes.

Le secteur pharmaceutique est encore surveillé ce mardi alors que le mouvement de concentration du secteur a franchi une nouvelle étape lundi avec l'annonce du rachat de Schering-Plough par Merck pour 41 milliards de dollars, six semaines seulement après la fusion entre Pfizer et Wyeth pour 68 milliards de dollars. Selon les analystes de la banque Wachovia, Johnson & Johnson pourrait lancer une contre offre sur Schering, proposant 10% de plus que le prix offert par Merck. Les trois laboratoires américains sont en hausse, gagnant respectivement 2,53% à 47,78 dollars, 4,72% à 21,08 dollars et 5,76% à 22,20 dollars.

Genentech cède en revanche 1,22% à 91,50 dollars. L'action a grimpé ces deux dernières séances alors que Roche a relevé par deux fois son offre sur sa filiale américaine de biotechnologies. Le groupe suisse propose désormais 95 dollars par action, contre 86,50 puis 93 dollars, pour les 44,2% du capital qu'il ne possède pas encore. Selon le Wall Street Journal, Genentech pourrait accepter cette nouvelle offre, alors que ses dirigeants exigeaient jusque-là 112 dollars par action.

Dow Chemical progresse de 8,53% à 6,87 dollars et Rohm & Haas s'adjuge 5,41% à 78 dollars. Le groupe chimique américain va racheter comme prévu son concurrent pour 15,3 milliards de dollars, soit 78 dollars par action. Dow Chemical avait dû renoncer fin janvier, n'étant pas parvenu à financer cette acquisition. Le groupe américain comptait notamment sur la création d'une coentreprise dans la pétrochimie avec le Koweït, qui devait lui rapporter 7,5 milliards de dollars. Mais devant la fronde de ses députés, le gouvernement koweïtien a annulé fin décembre ce contrat, privant Dow Chemical d'une source de importante de financement.

Enfin, Kroger grimpe de 10,17% à 21,44 dollars. Le numéro un américain de l'épicerie a publié ce mardi une hausse de son bénéfice net au titre de son quatrième trimestre, à 349 millions de dollars contre 323 millions l'an passé. Par action, les profits ressortent à 53 cents, deux cents de mieux que le consensus des analystes. Le chiffre d'affaires est à l'inverse nettement inférieur aux attentes, à 17,26 milliards de dollars, contre 18,3 milliards escomptés par les marchés. Pour l'exercice en cours, Kroger table sur des ventes en hausse de 3% à 4%, à périmètre comparable et hors fioul.