Wall Street est repartie de l'avant ce mercredi, au lendemain d'un repli provoqué par les résultats décevants d'Alcoa et par l'abaissement des prévisions de Chevron et d'Electronic Arts. Malgré tout, la prudence reste de mise sur les marchés avant les très nombreux résultats prévus au cours des trois prochaines semaines, à commencer par ceux d'Intel, jeudi après la clôture, et ceux de JPMorgan vendredi. Les investisseurs attendaient également le traditionnel Livre beige de la Réserve fédérale, qui a quelque peu rassuré les marchés. Ces derniers s'inquiètent toujours d'un durcissement plus rapide que prévu de la politique monétaire américaine.

A la clôture, le Dow Jones progresse 0,50% à 10.681 points, le Nasdaq s'adjuge 1,12% à 2.308 points et le S&P 500 prend 0,83% à 1.146 points.

Selon les banquiers centraux américains, la conjoncture économique s'est "encore légèrement améliorée" depuis début décembre, "même si l'activité reste à un faible niveau". Cependant la demande de prêts et de la qualité du crédit, qui continuent de baisser, inquiétent la Fed. Autre point noir: la situation sur le marché de l'emploi. Par ailleurs, les dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine, "ont été lors des fêtes de fin d'année légèrement plus élevées qu'en 2008, mais toujours très en dessous des niveaux de 2007."

Du côté des valeurs, Kraft Foods laisse 0,14% à 29,25 dollars. Le deuxième groupe agro-alimentaire mondial a légèrement relevé sa prévision de bénéfice par action (BPA) pour l'ensemble de l'exercice 2009. Il mise désormais sur au moins 2 dollars, soit 3 cents de plus que sa précédente estimation. Ce chiffre est en ligne avec les attentes des analystes. Mais le titre est pénalisé par des rumeurs insistantes faisant état d'une contre-offre d'Hershey sur le confiseur britannique Cadbury, qui pourrait bien faire monter les enchères.Le chocolatier américain devrait finalement lancer une offre en solo après le retrait de l'italien Ferrero. Pas de quoi rassurer les marchés, qui s'inquiètent du niveau d'endettement du groupe après une telle opération: l'action chute de 3,02% à 36,61 dollars.

Google cède 0,57% à 587,09 dollars. Le groupe Internet a menacé ce mercredi de fermer ses activités en Chine. Il évoque la censure des autorités chinoises sur les résultats fournis par son moteur de recherche, ainsi que des attaques informatiques massives ciblant les comptes Gmail de militants chinois des droits de l'Homme. Présent en Chine depuis 2006, Google a souvent été accusé d'autocensurer son moteur de recherche dans un pays où Internet est soumis à de nombreuses restrictions. Les invetisseurs s'inquiètent d'un possible départ de Chine, qui compte le plus grand nombre d'internautes au monde et dont le marché des recherches en ligne a grimpé de 40% l'an passé.

Les valeurs bancaires repartent à la hausse, après la très forte baisse enregistrée la veille. Barack Obama va officialiser jeudi soir l'instauration d'une taxe sur les établissements financiers ayant bénéficié d'aides publiques. Mardi, la presse américaine chiffrait cette "cotisation" (qui pourrait s'échelonner sur les dix prochaines années) à 120 milliards de dollars, une somme jugée exagérée par un haut responsable de l'administration américaine. Bank of America progresse de 1,59% à 16,62 dollars, JPMorgan prend 1,75% à 44,25 dollars et Goldman Sachs affiche un gain de 0,74% à 169,07 dollars. Seule Citigroup s'affiche dans le rouge, laissant 0,57% à 3,50 dollars.

Le laboratoire Merck grimpe de 3,68% à 38,93 dollars après le relèvement de la recommandation de Credit Suisse, passé de "surperformer" à "neutre" sur la valeur. L'intermédiaire a également revu à la hausse son objectif de cours, porté à 47 dollars contre 35 dollars précédemment. Il cite notamment les synergies attendues de la fusion avec Schering-Plough et des résultats potentiellement meilleurs que prévu.

Enfin, Linear Tech recule de 1,19% à 29,87 dollars. Le fabricant de semi-conducteurs a pourtant publié un bénéfice net de 76 millions de dollars au titre du deuxième trimestre de son exercice décalé 2009-2010. Cela représente 33 cents par action, là où les opérateurs avaient anticipé 30 cents. Son chiffre d'affaires a enregistré une légère hausse, à 256 millions de dollars. C'est également supérieur aux attentes des marchés. Mais ces dernières sanctionnent des prévisions jugées décevantes.