La Bourse de Paris teste les 3.000 points

Cassera, cassera pas ? La Bourse de Paris est passée brièvement sous les 3.000 points dans la matinée. Ce seuil est important. Les raisons d'espérer existent. Selon plusieurs cabinets d'analyse, la santé des entreprises, offre une réelle chance de rebond des indices.
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Cassera, cassera pas ? Les opérateurs boursiers étaient plutôt résignés ce mercredi matin, se faisant à l?idée que le CAC 40 était sur le point de s?enfoncer sous les 3.000 points. Et d?ailleurs, il l?a fait en milieu de matinée en s?inscrivant à 2.998,03 points. Mais tel un ressort sur lequel on aurait tiré de toutes ses forces et lâché d?un coup, l?indice parisien a immédiatement rebondi dans la foulée pour regrimper à 3.081 points et gagner près de 1,5%. Pour finir, il a conforté cette avance à 3.048,67 points (+0,31%).
Ce seuil de 3.000 points est, certes, très symbolique et offre une forte résistance que les opérateurs n?osent pas trop tester depuis plusieurs jours. Ils ont ainsi profité de la première bonne nouvelle du jour pour s?offrir un rebond. Et celle-ci est venue du front du marché obligataire, la France ayant facilement emprunté près de 12 milliards d?euros à des niveaux de taux en légère baisse.
Un petit regain d?optimisme qui ne leurre toutefois personne, les difficultés budgétaires des pays de la zone euro étant toujours aussi préoccupantes. Pour autant, tous les sujets ne fâchent pas. Et celui de la santé des entreprises cotées est sans doute celui qui laisse entrevoir le plus d?espoir. Certes, si l?on en croît les comptes de la Nation dévoilés mardi par l'Insee, le taux de marge des entreprises a reculé de 1,5 point l'année dernière pour s'élever à 28,6%. Soit son niveau le plus bas depuis 1986. Leur taux d'autofinancement est en chute libre, affichant un plongeon de 14,6% pour s'élever désormais à 67,2%. De même, les premiers résultats trimestriels des grandes sociétés traduisent un certain tassement de leur rentabilité.
Plusieurs cabinets d?analyses se montrent pourtant toujours assez positifs sur la capacité des sociétés à dégager des profits. Le consensus des analystes table sur une progression globale de 15% pour l?exercice en cours. D?autres, comme Invesco sont même franchement optimistes.

Des entreprises qui ajustent leurs coûts

« Le redressement sensible de la rentabilité des capitaux propres (ROE) des entreprises européennes, notamment après son point bas atteint en 2009, est la preuve que les entreprises ajustent leurs coûts au regard de la forte contraction du PIB. Alors que le ROE de ces entreprises est actuellement légèrement supérieur à sa moyenne de long terme, tel n'est pas le cas de leur ratio cours/valeur comptable moyen (Price-to-book), environ inférieur de 25 %. Bien que le marché craigne que les performances pâtissent des difficultés macroéconomiques, il faut souligner que les entreprises européennes cotées en bourse réalisent plus de 50 % de leur chiffre d'affaires hors des frontières de l'Europe continentale et que l'inflation des salaires reste généralement modérée.", comme l'écrit Joël Copp-Barton, Directeur Produits Européens d?Invesco Perpetual. Sentiment que l?on retrouve dans le sondage que vient de réaliser la Banque Palatine auprès de petites et moyennes valeurs.78% des dirigeants de ces sociétés interrogés sont ainsi confiants vis-à-vis de leur propre activité, estimant que la campagne électorale n?aura eu qu?un effet limité sur leur chiffre d?affaires. Ils sont 52% à anticiper une stabilité de leur activité sur les six prochains mois. Ils sont toutefois plus noirs sur les perspectives de l?économie Française, 28% seulement se montrant confiants (-10 points par rapport au dernier sondage il y a un mois). Les deux tiers des personnes interrogées jugent, parallèlement, important d?être présent en Chine, 66% percevant ce pays comme prometteur pour eux.

Les marchés ont trop sanctionné

« Notre expert en investissements estime que les marchés ont sanctionné excessivement les valorisations des actions européennes, en faisant abstraction des mesures de réforme actuellement mises en oeuvre. Les actions européennes sont la seule classe d'actifs à offrir aujourd?hui un rendement sensiblement supérieur à ceux offerts en moyenne sur les 10 dernières années par les obligations d'entreprises, les obligations d'État, les instruments monétaires et les actions américaines versant des dividendes », ajoute Invesco.
De quoi redonner un peu de baume au c?ur des investisseurs ? Si certains se demandent si l?on ne va pas connaître sous peu un éclatement de la zone euro avec un retour des monnaies locales, ces indications sur le poumon de la Bourse est plutôt de bon augure.
 

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