Adjudication espagnole : la défiance à son comble

L'Espagne est parvenue à lever 2,98 milliards d'euros un montant très proche du maximum visé, mais les primes de risques exigés par les créanciers dépassent l'entendement.

Pour emprunter à 2 ans, le trésor espagnol a du consentir un rendement record de 5,3% contre 4,48% le 7 juin dernier. L'Espagne a également placé pour 1,1 milliard de dette à maturité juillet 2017, assorti d'un rendement de 6,54%, contre 6,19% le 21 juin dernier.

 A titre de comparaison, la France a levé 4,5 milliards de BTAN ce jeudi, pour la même maturité arrivant à échéance en juillet 2017. Le rendement consenti s'est établie à 0,86%, contre 6,54% pour Madrid, un écart abyssal de 568 points de base entre les taux français et espagnols exigés par les créanciers.

Demande des investisseurs en très nette baisse

Enfin, Madrid a levé 548 millions de dette à maturité octobre 2019. Le rendement atteint un niveau astronomique à 6,8%. Le 16 février dernier, le trésor avait payé 4,89% pour emprunter sur cette maturité, une explosion de la prime du risque qui reflète la perte de confiance des investisseurs dans la capacité financière de l 'Espagne à gérer la trajectoire de sa dette.

Alors que les taux consentis sont les plus élevés depuis la création de la zone euro, la demande des investisseurs s'est inscrite en très nette baisse, avec un ratio de couverture de 1,9 pour la ligne arrivant à échéance en octobre 2014 contre 4,26 auparavant. Le ratio de couverture pour l'emprunt à échéance 2017 atteint 2,06 contre 3,44 auparavant et celui pour la ligne obligataire 2019 à 2,94 contre 3,27.

Les risques se cristallisent sur le court terme

D'autre part, on constate un aplatissement de la courbe des taux dans la mesure où Madrid doit payer un taux d'intérêt de 5,3% pour emprunter sur seulement 2 ans alors que le 10 ans s'établit à 7%. C'est le signe d'une perte de visibilité sur le long terme et d'autre part que les risques se cristallisent sur le court terme et non pas à long terme. En effet, si l'Espagne doit faire appel à une aide financière internationale pour renflouer son secteur bancaire en attendant que le MES soit opérationnel, ce sera dans quelques mois, pas dans dix ans.

Sur le marché secondaire, le 10 ans espagnol se tend de 6 points de base pour s'établir à 6,94% alors que parallèlement le CDS à 5 ans espagnol grimpait de 5 points de base, à 578 points.

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