Les marchés européens hésitants avant les chiffres de l'emploi américain

Malgré les signaux positifs de reprise outre-Atlantique, les investisseurs sont peu enclins à se positionner avant la publication des chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis. Les Bourses européennes sont hésitantes.
La situation du marché du travail semble s'améliorer aux Etats-Unis avec des créations d'emplois dans le privé soutenues, selon des indicateurs publiés jeudi.
La situation du marché du travail semble s'améliorer aux Etats-Unis avec des créations d'emplois dans le privé soutenues, selon des indicateurs publiés jeudi. (Crédits : DR)

La circonspection domine ce vendredi sur des marchés européens peu enclins à prendre des risques à quelques heures de la publication d'un rapport particulièrement attendu sur l'emploi aux Etats-Unis. En toile de fond également, le spectre de l'inflation avec l'emballement des économies sous la perfusion de l'après Covid-19.

A 12H30, Paris perdait 0,08% par rapport à la clôture la veille, Londres reculait de 0,24% tandis que Francfort stagnait.

En Asie, la Bourse de Tokyo a fini en recul (-0,4%), tout comme celle de Hong Kong (-0,3%) tandis que celle de Shanghai s'est adjugée 0,2%. De son côté, la Bourse de New York a terminé dans le rouge jeudi, l'indice à forte coloration technologique Nasdaq accusant sa plus forte chute en trois semaines.

Signaux positifs

La situation du marché du travail semble pourtant s'améliorer aux Etats-Unis avec des créations d'emplois dans le privé soutenues et un recul des demandes hebdomadaires d'allocations chômage, selon des indicateurs publiés jeudi.

Le secteur privé a en effet créé 978.000 emplois en mai, selon l'enquête mensuelle de la firme de services aux entreprises ADP publiée jeudi. C'est une vraie surprise pour les analystes qui tablaient sur 675.000 créations d'emplois. Cette hausse plus forte qu'attendu pourrait être un signe avant-coureur positif pour le rapport sur l'emploi de mai, attendu aujourd'hui et qui donnera le nombre total d'emplois créés par l'économie américaine et le taux de chômage. Attention toutefois à une possible mauvaise surprise, le rapport ADP ayant tendance à surestimer les chiffres totaux de l'emploi, avertit Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics.

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En outre, l'activité dans les services aux États-Unis a bondi plus qu'attendu en mai, atteignant même un niveau jamais enregistré auparavant.

Mais « tout en se réjouissant de cette embellie extraordinaire, les investisseurs qui ont déjà intégré une partie de ce très fort rebond dans les prix des actifs, se posent la question des possibles ajustements que cette situation pourrait entraîner » au niveau de la politique monétaire, souligne Sebastian Paris Horvitz, stratégiste chez LBPAM.

Si l'inflation devient galopante et durable, les banques centrales pourraient opérer un resserrement monétaire, avec hausse des taux d'intérêt directeurs et baisse des rachats d'actifs.

Des hypothèses non envisagées à ce stade, les banquiers centraux n'ayant eu de cesse de répéter ces dernières semaines que le pic d'inflation qui se profilait ne serait que transitoire.

Reste que « le débat sur la surchauffe de l'économie gagne du terrain, même si le meilleur thermomètre pour le mesurer - qui est le marché obligataire - reste très calme au regard de la situation », complète M. Horvitz.

(Avec AFP)

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