Enorme opération capitalistique dans le pétrole de schiste : ExxonMobil achète Pioneer pour près de 60 milliards de dollars

Grâce à cette opération, le groupe pétrolier américain va bénéficier d'une assise dans le bassin permien. Cette région pétrolifère couvre l'ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique.
ExxonMobil a engrangé en 2022 un bénéfice net record de 55,7 milliards de dollars.
ExxonMobil a engrangé en 2022 un bénéfice net record de 55,7 milliards de dollars. (Crédits : Jessica Rinaldi)

Le groupe pétrolier américain ExxonMobil va racheter son compatriote Pioneer Natural Resources, grand producteur de pétrole et de gaz de schiste aux Etats-Unis, pour environ 60 milliards de dollars, ont-ils annoncé dans un communiqué commun publié ce mercredi 11 octobre.

Lire aussiGaz : TotalEnergies sécurise l'approvisionnement d'une très grande quantité de GNL du Qatar

7,8 milliards de dollars de bénéfice

ExxonMobil paiera entièrement en actions. En outre, il rachètera la société texane Pioneer pour 59,5 milliards de dollars, sur la base du cours de clôture d'ExxonMobil du 5 octobre. La transaction globale, dette comprise, est évaluée à environ 64,5 milliards de dollars, ont indiqué les sociétés. ExxonMobil a engrangé en 2022 un bénéfice net record de 55,7 milliards de dollars grâce à la forte hausse des cours des hydrocarbures liée à la reprise de la demande et au tarissement de l'offre russe, et dispose à ce titre de liquidités abondantes.

De son côté, Pioneer Natural Resources, dont le siège est à Dallas (Texas) et a été fondé en 1997, emploie plus de 2.000 personnes, selon son site internet. En 2022, l'entreprise a dégagé un bénéfice net de 7,8 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 24,29 milliards.

« 16 milliards de barils d'équivalent pétrole »

L'opération, qui devrait être achevée au cours du premier semestre 2024, donnera à ExxonMobil une assise nouvelle dans le bassin permien, immense région pétrolifère qui couvre l'ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique.

« Ensemble, les sociétés disposeront d'environ 16 milliards de barils d'équivalent pétrole dans le bassin permien, assure-t-on dans le communiqué. Au final, le volume de production d'ExxonMobil au Permien ferait plus que doubler pour atteindre 1,3 million de barils équivalent pétrole par jour. »

Il s'agit de la plus importante acquisition pour ExxonMobil depuis sa méga-fusion avec sa compatriote Mobil en 1999. Cette annonce intervient alors que, vendredi dernier, l'action du groupe pétrolier américain Pioneer Natural Resources s'était envolée à la Bourse de New York après que le Wall Street Journal (WSJ) avait évoqué son rachat par le géant ExxonMobil.

« Bien que les géants du pétrole comme ExxonMobil ont historiquement rechigné à des fusions-acquisitions lorsque les cours du pétrole atteignaient des niveaux supérieurs à la moyenne, une conjonction des astres rend l'opération plausible », avaient relevé les analystes de JPMorgan dans une note, soulignant les performances ternes de l'action Pioneer malgré une situation opérationnelle positive, le prochain départ à la retraite de son patron-fondateur Scott Sheffield ainsi que la consolidation en cours dans le gaz de schiste.

Les cours de l'or noir restent stables

La confirmation de cette opération de rachat intervient alors que les cours de l'or noir restaient stables ce mercredi, les investisseurs se montrant prudents et attentifs à la situation en Israël et Palestine, qui pour le moment n'entraîne pas de rupture d'approvisionnement. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, perdait 0,08% à 87,58 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, baissait de 0,14% à 85,85 dollars.

« Bien que la tension entre Israël et le Hamas soit montée d'un cran hier, les investisseurs sont restés remarquablement calmes » par rapport à la séance de lundi, où les prix du brut ont grimpé de plus de 5%, remarque Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

Lire aussiUne attaque d'Israël contre l'Iran : la crainte d'une nouvelle crise énergétique

Israël a annoncé mardi avoir repris en partie le contrôle de sa frontière avec la bande de Gaza, en état de siège et pilonnée par les raids israéliens, après quatre jours d'une guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a déjà fait des milliers de morts. Pourtant, le WTI et le Brent ont tous deux reculé (mardi), les craintes d'une perturbation soudaine et inattendue de l'offre ayant été balayées pour l'instant, tandis que les craintes de ralentissement de l'économie mondiale et donc de la demande d'or noir reprenaient le dessus, souligne Tamas Varga.

Néanmoins, « il serait audacieux de conclure que l'éclatement du dernier conflit au Moyen-Orient n'aura pas d'impact profond sur le sentiment des investisseurs dans les jours et les semaines à venir », poursuit-il. Les analystes d'Energi Danmark s'attendent également à une « volatilité élevée » à court terme avec l'escalade du conflit.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.