Les coworkings de la beauté en plein boom

Coiffeurs, barbiers ou esthéticiennes partagent dorénavant leurs salons de beauté pour diviser les charges et tenter de créer des synergies.
L’espace baïbaé coworking à Paris.
L’espace baïbaé coworking à Paris. (Crédits : Baïbaé)

Catherine Bonarini, experte coloriste et spécialiste des cheveux longs et mi-longs, avait un salon dans les Ardennes. Après le Covid, elle a monté sa propre société de formation. « Au sortir des confinements, j'ai eu envie de travailler plus calmement et librement, raconte-t-elle. J'ai eu un déclic un jour alors que j'étais encore à mon compte, en levant le regard et en voyant la pièce remplie de clientes avec toutes les mêmes petits morceaux de papier alu sur la tête pour le même résultat. »

Se concentrant principalement sur son activité de formatrice, Catherine a opté pour la location de fauteuil à la journée dans un salon prestigieux d'Annecy. Elle y est présente chaque fin de semaine et pendant les vacances. Avec en moyenne deux clientes par jour et un tarif moyen de 100 euros de l'heure (compter quatre à cinq heure pour un balayage). Cette formule de location se développe en France, des espaces de coworking ont fleuri dans les grandes villes. On pense au Loup dans le 15e à Paris.

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« Les jeunes coiffeurs que je forme [plus de 450 par an] veulent tous être indépendants, témoigne Catherine. Le travail en franchise ne les fait plus rêver. » Ne pas se grever de charges, tenter une synergie avec d'autres disciplines comme l'esthétique, le massage, l'idée n'est pas mauvaise.

Mais à en croire Bertrand, 44 ans, un coiffeur parisien qui a lancé en 2018 baïbaé coworking, sur un créneau moyen de gamme, en hébergeant des professionnels dont un barbier, « la clientèle est fidèle, mais le modèle économique reste fragile ». Lui travaille encore comme coiffeur dans son salon qui loue fauteuils et cabines d'esthétique, c'est comme cela qu'il s'en sort. Mais « la facturation des prestations ne peut pas s'envoler et les marges restent très modestes », confie-t-il avec transparence. À l'image de ces espaces, le milieu de la coi ure évolue, le nouveau paysage est encore en construction.

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