
La start-up de coworking Via Sana a levé en septembre six millions d'euros en septembre auprès du Business Angel Sacha Bostoni, fondateur de la marque de lunettes Jimmy Fairly, et de 360 Capital. Ce fonds d'investissement italien, présent au tour de table des marques de sous-vêtements Le Slip français et de matelas Tediber, a souscrit la presque totalité de l'augmentation de capital de Via Sana.
La société opère aujourd'hui une trentaine de centres de coworking à destination des professionnels médicaux et paramédicaux dans Paris et sa proche banlieue ouest, ainsi qu'à Lyon. Grâce à cette levée de fonds, Via Sana ambitionne de tripler son offre de locaux dès 2025.
Aider les médecins et paramédicaux
En créant en 2020 à Paris la société, le trio d'étudiants d'HEC composé de Louis Fosse, d'Ulysse Vallier et de Gauthier Josse, voulait accompagner l'exercice du métier par les médecins et professions paramédicales en train d'évoluer radicalement.
« Nous sommes partis d'un constat concernant ces professions libérales. Leurs fonctions sont de moins en moins attachées à un lieu unique, entre l'exercice dans plusieurs endroits, la télémédecine ou encore des vacations à l'hôpital », explique Louis Fosse, pdg de Via Sana âgé de 28 ans.
Il ajoute : « Or, jusqu'à présent, elles n'avaient que deux options assez rigides pour s'installer : acheter ou sous-louer un cabinet. Nous leur apportons au contraire à la fois souplesse et tous les services clé en main ».
Outre la possibilité de louer un espace de travail pour la durée souhaitée, Via Sana met à disposition des médecins, kinésithérapeutes ou encore des infirmières, un secrétariat physique, des équipements médicaux standards, des logiciels professionnels, l'accès à la plateforme de rendez-vous Doctolib et un terminal de paiement. Autant de contraintes logistiques et administratives que souhaitent de plus en plus évacuer les jeunes professionnels en début de carrière.
Implantation à Londres en 2025
Le mise en œuvre du nouveau concept semble plutôt porter ses fruits puisque Via Sana espère atteindre deux millions d'euros de chiffre d'affaires dès cette année. Afin de soutenir sa croissance rapide, la société délocalisera parallèlement en janvier 2024 son équipe technique à Tours pour bénéficier de locaux plus étendus et meilleur marché que dans la Capitale.
Employant au total 15 collaborateurs, elle prévoit dans ce cadre quelques recrutements supplémentaires. Via Sana, qui reste locataire des espaces partagés, déploiera l'année prochaine de nouveaux centres de coworking à Tours, Bordeaux, Marseille et Lille.
« L'objectif est de couvrir l'Hexagone au plus tard en 2025 via une présence dans des 15 plus grandes agglomérations françaises, assure Louis Fosse. De 300 cabinets partagés installés dans 30 centres actuellement, nous espérons passer à un millier en 2025 ». La surface moyenne des futurs espaces sera également portée de 300 m2 aujourd'hui à 1.000 m2 .
Un marché émergeant dans toute l'Europe
La recherche accrue de mobilité et de flexibilité chez les médecins et les professionnels paramédicaux libéraux, au nombre de 400.000, ne constitue pas une tendance forte seulement en France. Les principaux pays européens se trouvent dans le même cas de figure, selon Louis Fosse qui envisage d'ouvrir plusieurs centres de coworking médicaux à Londres au Royaume uni, d'ici deux ans.
Sur un marché concurrentiel où seule la société allemande Eterno Health est aujourd'hui présente, Via Sana estime donc avoir un boulevard devant elle. Restant volontairement discret sur ses objectifs de chiffre d'affaires, la société devrait employer une soixantaine de collaborateurs en 2025.
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