Nos critiques cinéma de la semaine

« The Fall Guy », de David Leitch, « La Fleur de buriti », de Renée Nader Messora et João Salaviza : découvrez nos critiques des sorties cinéma de la semaine.
Dans l’État du Tocantins, dans le nord du Brésil.
Dans l’État du Tocantins, dans le nord du Brésil. (Crédits : © LTD / Karõ Filmes/Entre Films)

L'homme épique (2,5⭐/4)

Après le phénomène Barbie, Ryan Gosling prouve cette année qu'il n'est définitivement pas « juste Ken ». Sous ses bons airs de comédie d'action en béton, The Fall Guy rend hommage aux figures de l'ombre que sont les cascadeurs, et offre dans le même temps une critique savoureuse de Hollywood. Cette adaptation de L'Homme qui tombe à pic nous transporte sur le tournage d'un blockbuster et dresse le portrait de Colt. Doublure
qui a tourné le dos à sa carrière après un accident, il doit se remettre en selle pour sauver le film de son ex (Emily Blunt, parfaite dans le registre comique). Problème : la réalisatrice n'est pas ravie de le revoir, mais, surtout, la star qu'il doit doubler a disparu.
Dopé par sa bande-son, son torrent de gags et de références au petit et au grand écran, le long-métrage se révèle d'une étonnante efficacité, malgré une intrigue principale
parfois à la peine et une dernière partie souffrant de longueurs. En reste un spectacle exaltant, taillé pour sa tête d'affiche qui n'a rien d'un acteur de second plan. (Mathilde Fontaine)

The Fall Guy, de David Leitch, avec Ryan Gosling, Emily Blunt. 2 h 05.
Sortie mercredi.

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La poésie des Krahô (3⭐/4)

Primés à Cannes en 2018 avec Le Chant de la forêt, les réalisateurs Renée Nader Messora et João Salaviza poursuivent une aventure de cinéma unique en soi avec La Fleur de buriti, second long-métrage issu de leur immersion commencée en 2010 au sein du peuple Krahô, dans le nord du Brésil. Au carrefour du documentaire ethnographique, du récit historique et de la fable chamanique, leur film émerveille par la beauté et la douceur de ses images, de ses acteurs. Au cœur d'une forêt que l'on sait menacée, il nous offre de rencontrer une population aujourd'hui réduite à l'équivalent d'un gros village, fragilisée mais résiliente aussi. Et sage. Les Krahô sont imbattables pour capter la poésie en chaque chose, analyser les rêves, écouter avec soin, mettre en scène un récit. Les cinéastes revendiquent un film entièrement pensé avec eux, sur quinze mois de tournage et un an de montage, « dans une relation d'alliance », expliquent-ils : « Ils savent que le cinéma est un outil pour être entendu. » Le protagoniste, Hyjno, est chamane. Sa femme, Cruwakwyj, attend un enfant, et sa sœur, Patpro, rêve d'aller à Brasília pour manifester au nom des peuples autochtones contre Bolsonaro et l'agrobusiness. Ensemble ou séparés, les trois jouent face caméra des bribes de leur propre vie, mais aussi des pans entiers de leur histoire commune depuis les années 1940 sur un territoire sacré sans cesse attaqué, réduit, malmené. Engagé, poétique, raccord avec la sublime délicatesse des Krahô, La Fleur de buriti est un film rare et puissant. (Alexis Campion)

La Fleur de buriti, de Renée Nader Messora et João Salaviza, avec Francisco Hyjno Krahô, Luzia Cruwakwyj Krahô, Ilda Patpro Krahô. 2h05. Sortie mercredi.

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