Fabius a été entendu dans l'enquête sur Lafarge en Syrie

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Fabius a ete entendu dans l'enquete sur lafarge en syrie[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - L'ancien ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a été entendu comme témoin par les juges chargés de l'enquête visant le cimentier Lafarge au sujet de soupçons de financement du terrorisme en Syrie, selon un article publié lundi sur le site internet du Monde.

Le locataire du Quai d'Orsay pendant les quatre premières années du quinquennat de François Hollande, qui a pris la tête du Conseil constitutionnel en février 2016, a déclaré aux juges ne pas avoir été informé de la situation de l'usine du groupe en Syrie, précise le quotidien.

Selon Le Monde, Laurent Fabius "a été entendu comme témoin, vendredi 20 juillet, par les juges d'instruction Charlotte Bilger et David de Pas, dans l'enquête pour financement d'une entreprise terroriste" visant le cimentier français, qui a depuis fusionné avec le suisse Holcim pour donner naissance au groupe LafargeHolcim en 2015.

D'après les extraits de l'audition publiés par le quotidien, Laurent Fabius a déclaré aux juges n'avoir "jamais été saisi d'une question concernant Lafarge".

"L'ensemble de ce qui est communément appelé l'affaire Lafarge ne m'est jamais remonté", aurait-il également déclaré.

La justice enquête sur les conditions dans lesquelles, avant son absorption par Holcim, le cimentier français a maintenu en activité son usine de Jalabiya en 2013-2014 dans une région du nord de la Syrie sous contrôle du groupe Etat islamique (EI).

Elle s'intéresse notamment aux versements effectués par Lafarge, par le biais d'intermédiaires, à des organisations armées, notamment à l'EI, pour permettre le fonctionnement de l'usine, la circulation des salariés et des marchandises.

Elle s'intéresse également à l'achat éventuel de matières premières à des intermédiaires proches de ces groupes.

Huit anciens dirigeants et cadres de Lafarge, dont son ex-PDG Bruno Lafont, ainsi que l'entreprise Lafarge SA - en tant que personne morale - ont déjà été mis en examen dans ce dossier.

(Myriam Rivet, édité par Pierre Serisier)