La Banque des territoires veut continuer à sauver les commerces de centre-ville

Face à la crise économique et sanitaire qui frappe de plein fouet les petits commerçants, l'entité de la Caisse des Dépôts recycle des mesures déjà contenues dans d'autres programmes et lance de nouveaux dispositifs de court et moyen-terme.
César Armand
(Crédits : Charles Platiau)

Premiers à pâtir du confinement, souvent seuls dans leur boutique, les petits commerçants restent les premiers à subir la crise économique, sanitaire et sociale actuelle. Leur perte de chiffre d'affaires global est estimée à au moins 30% en 2020, de même que la hausse des défaillances attendue pourrait grimper à... 30%. C'est pourquoi la Banque des territoires (BDT), partenaire des collectivités territoriales, a lancé, ce 6 octobre, son plan commerce pour "relancer l'activité et le commerce en centre-ville".

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Managers de centres-villes et accélération numérique

"Les commerces sont absolument essentiels à la vitalité des territoires", a déclaré son directeur Olivier Sichel lors d'une visioconférence. "C'est notre rôle que d'apporter de la ressource, des outils, de la méthode et de faire en sorte de réinventer le commerce de proximité", a poursuivi celui qui est aussi directeur général délégué de la maison-mère Caisse des Dépôts.

La BDT a déjà commencé à financer des opérations de diagnostic, via une mission intitulée "Shop'in" et opérée par la SCET (Services, Conseil, Expertises et Territoires, ndlr), une autre filiale de la Caisse des Dépôts. Le maire (LR) de Châteauroux (Indre) a ainsi pu identifier les leviers pour mettre en place un plan d'action. Par exemple, s'il faut diversifier l'offre commerciale ou porter une attention particulière à tel ou tel commerçant.

125 territoires pourront parallèlement bénéficier d'une subvention annuelle de 20.000 euros pendant deux ans, soit 40.000 euros, pour recruter des managers de centres-villes. Cette mesure se trouve déjà dans le plan "Petites villes de demain" lancé le 1er octobre à Barentin (Seine-Maritime) et dans la philosophie du dispositif "Action Cœur de Ville" dédié à la revitalisation des villes moyennes depuis mars 2018. Il s'agit de trouver "des facilitateurs administratifs, fiscaux et patrimoniaux" qui opèrent des "va-et-vient entre le terrain et la mairie", a précisé Olivier Sichel.

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Les petits commerçants seront également incités à prendre la révolution numérique en marche. Après avoir déjà lancé une application mobile BéthuneShop, la commune du Pas-de-Calais, désormais célèbre pour ses pneus Bridgestone, va lancer une version actualisée le 9 novembre prochain. Au menu pour "passer d'un modèle monodistributif à multicanal" : vente en ligne, récupération sur place ou via LaPoste [autre entité de la Caisse, Ndlr], messagerie instantanée, événements, a listé le maire (UDI) Olivier Gacquerre, intervenant ce 6 octobre.

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10 millions d'euros pour les nouveaux porteurs de projet

Ce n'est pas tout : avec Bpifrance, la BDT va lancer un appel à projets doté de 10 millions d'euros pour accompagner les nouveaux porteurs de projets dans les petites et moyennes villes. Cela ressemble furieusement au plan "Petites villes", au sein duquel une enveloppe est prévue pour financer jusqu'à 75% d'un poste de chef de projet pour accompagner les collectivités dans la définition et la conduite de leurs projets de territoires.

À la différence de ce dernier dispositif gouvernemental - qui ne comporte aucune mesure d'investissement si ce n'est l'augmentation d'un milliard d'euros de dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) fléchée vers la rénovation des bâtiments publics - la Banque des territoires va mobiliser 100 millions d'euros en conseil et en investissement vers de nouveaux formats commerciaux. À la clé : développement de circuits courts, de ventes directes ou de solutions logistiques plus vertueuses sur le plan écologique.

Enfin, la BDT va investir 300 millions d'euros, avec un effet de levier espéré à 1,2 milliard d'euros, et prêter 500 millions d'euros pour "structurer 100 foncières de redynamisation pour rénover 6.000 commerces de proximité". Autrement dit, il s'agit de financer des outils de portage qui ne rencontrent pas forcément d'intérêt économique viable pour transformer des actifs immobiliers en opérations mixtes logements-bureaux-commerces. Cela se traduit sous forme de sociétés d'économie mixte (SEM) où la puissance publique s'appuie sur l'actionnariat privé, à l'image de Métropolys Oryon, située à La Roche-sur-Yon (Vendée), dont le capital a été apporté à 50% par la collectivité, à 45% par la Banque des territoires et à 5% par le Crédit Mutuel.

Là encore, comme pour la DSIL, il s'agit toutefois d'une mesure déjà annoncée par le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire lors de l'examen du troisième projet de loi de finances rectificatif (PLFR3) et confirmée par la BDT et sa "cousine" Bpifrance lors du lancement de "la banque du climat" le 9 septembre dernier. Reste donc à voir comment ces sommes record vont se traduire dans le projet de loi de finances 2021.

Lire aussi : La "banque du climat" en transition vers la relance verte

César Armand
Commentaire 1
à écrit le 06/10/2020 à 15:51
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pourquoi vous voulez sauver des commerces que les maires de nombreuses villes de gauche etranglent en rigolant dans la tolerance en empechant les gens de venir faire leurs courses en ville? c'est donner de la confiture a des cochons laissez les com...

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