La Turquie et les Emirats arabes unis signent des accords de plusieurs milliards de dollars

Lors de sa tournée dans le Golfe, le président turc Erdogan a signé des accords avec les Émirats arabes unis dont la valeur est estimée à environ 50 milliards de dollars. Ces accords marquent un réchauffement des relations entre les deux pays, et plus largement, un certain apaisement diplomatique dans le Golfe, après plusieurs années de tensions.
La Turquie a signé des contrats de plusieurs milliards de dollars avec les Emirats arabes unis.
La Turquie a signé des contrats de plusieurs milliards de dollars avec les Emirats arabes unis. (Crédits : Reuters)

Le président émirati Mohammed ben Zayed et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont assisté mercredi 19 juillet à la signature de plusieurs accords et protocoles d'accord d'une « valeur estimée à 50,7 milliards de dollars (45,3 milliards d'euros) », dans les domaines de l'énergie, la construction, les technologies ou encore la défense, a déclaré WAM, l'agence de presse officielle émiratie.

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Mohammed ben Zayed a affirmé que cette visite donnait « une forte impulsion à l'amélioration des perspectives de partenariat » dans le cadre d'une « orientation stratégique destinée à faire avancer les relations bilatérales au maximum », a ajouté l'agence.

Les présidents turc et émirati ont également discuté des « développements régionaux et internationaux », appelant au « dialogue » et à des « solutions diplomatiques » face aux « crises auxquelles la région est confrontée », selon WAM.

Réchauffement des relations avec les Émirats

La Turquie, empêtrée dans une grave crise économique, s'est récemment rapprochée de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis à la faveur d'une tendance régionale à l'apaisement diplomatique. Le président émirati Mohammed ben Zayed a reçu mercredi Recep Tayyip Erdogan sur « le podium d'honneur » du palais présidentiel dans la capitale Abou Dhabi, a annoncé l'agence de presse officielle émiratie WAM.

Pourtant, ces dernières années, les deux pays entretenaient des relations glaciales, chacun soutenant des parties rivales sur les différents fronts au Moyen-Orient. Les relations étaient également tendues entre la Turquie et l'Arabie saoudite, en raison de divergences sur de nombreux dossiers régionaux, tels que les conflits en Syrie et en Libye, mais aussi du soutien d'Erdogan aux Frères musulmans, surtout après les Printemps arabes de 2011. Le mouvement islamiste est considéré comme une organisation terroriste par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Beaucoup de ses partisans ont longtemps trouvé refuge en Turquie ou au Qatar.

Plus tôt dans l'année, la Turquie avait déjà signé un accord de libre-échange avec les Émirats, dont l'objectif est de porter le commerce entre les deux pays à 40 milliards de dollars d'ici cinq ans. En 2022, pour augmenter les réserves de devises étrangères d'Ankara, les deux pays avaient conclu un accord d'échange de devises de près de cinq ans.

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Erdogan en tournée dans le Golfe

Erdogan avait démarré sa tournée en Arabie saoudite. Ankara et Riyad ont signé des accords, notamment un contrat de vente de drones turcs au richissime royaume, l'un des plus grands acheteurs d'équipements militaires au monde. Il s'était ensuite rendu au Qatar, où il avait rencontré l'émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, avant d'arriver aux Émirats.

Avant son départ d'Istanbul, le chef de l'Etat turc avait promis de tout mettre en œuvre pour accroître les échanges commerciaux avec la région, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis étant les deux premières économies arabes.

La situation économique en Turquie

La tournée d'Erdogan dans le Golfe intervient au moment où la Turquie lutte contre une dévaluation de sa monnaie et une inflation galopante avoisinant les 40% qui ont mis à mal son économie. L'inflation turque a ralenti en juin à 38,2% sur un an, son plus bas niveau en dix-huit mois, mais les observateurs s'attendent à un possible rebond en juillet sous l'effet de la chute de la livre turque, qui a perdu le quart de sa valeur face au dollar depuis fin mai. Ce jeudi en début d'après-midi, elle s'échangeait à près de 27 livres pour un dollar.

Pour tenter d'endiguer cette crise, la Banque centrale turque a relevé ce jeudi ses taux directeurs de 2,5 points. C'est la deuxième hausse des taux turcs depuis deux ans : ces derniers s'établissent désormais à 17,5%.

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(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 21/07/2023 à 14:26
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En tout cas ,il y a un turc qui aime bien le tour de France ,il est présent à chaque arrivée des étapes avec son drapeau.

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