Le financement des entreprises préoccupe la place de Paris

Régulateurs, émetteurs et intermédiaires s'inquiètent des effets de règles prudentielles. Les PME sont les plus vulnérables.
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L'édition 2011 des entretiens de l'Autorité des marchés financiers (AMF) aura été l'occasion d'un tir nourri en faveur une meilleure régulation. Par le gendarme lui-même. Jean-Pierre Jouyet, le président de l'AMF, n'a pas mâché ses mots s'agissant de la nécessaire réforme de la directive Marchés d'instruments financiers (MIF). « Les réponses apportées [par la Commission européenne] ne sont pas toujours à la hauteur des enjeux », a-t-il déclaré. Après l'échec d'une première version qui a vu une partie des transactions glisser vers des plates-formes opaques, « nous rejouons la même scène », avertit-il, avec la création de systèmes de négociation organisés (OTF). Le glissement pourrait bien se poursuivre. « Nous avons besoin de savoir ce qui se passe sur notre capital », a lancé Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, inquiet de la prolifération de lieux d'exécution opaques. « Et ces OTF ne nous donnent pas toutes les assurances ». Mais au-delà de l'organisation des marchés, que certains veulent voir remis au service du financement de l'économie, ce sont les conséquences des nouvelles régulations, notamment prudentielles, sur le financement des entreprises, qui inquiètent. Aujourd'hui, celui-ci relève principalement des banques.

Plates-formes dédiées

« Une régulation trop immédiatement forte sur les banques signifiera, au moins à court terme, une contraction des volumes de crédit au moment même où la croissance est faible », souligne Gérard Mestrallet. Et les PME, peu habituées à un financement par les marchés, pourraient bien être les premières victimes. Pour Cyrus Ardalan, vice président en charge des politiques publiques au Royaume-Uni et en Europe chez Barclays, « si nous avons besoin de banques plus robustes, l'approche doit rester équilibrée et mesurée ». Ramon Fernandez, directeur général du Trésor, s'est toutefois voulu rassurant, rappelant que les encours de crédit progressaient à un rythme de 5 % l'an. Le responsable a aussi souligné les initiatives de place pour aider à faciliter l'accès au marché des PME-ETI. Pour Cyrus Ardalan, la solution pourrait être des plates-formes alternatives dédiées.

De son côté, Gérard Mestrallet espère que l'expérience de la Bourse de Stuttgart, qui a mis en place un compartiment obligataire dédié aux PME, sera regardée de près. Nyse Euronext a des projets en la matière. En conclusion des débats, le ministre de l'Économie, François Baroin, a souligné l'intérêt de disposer d'autorités de marchés fortes. Il en a aussi profité pour réclamer une « sanction adaptée » après la « boulette » de Standard & Poor's, qui avait diffusé par erreur un message indiquant la dégradation de la notation de la France.

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Commentaires 2
à écrit le 25/11/2011 à 15:57
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J'aime beaucoup les idées de M Mestrallet et de GDF-Suez, ils ont au moins la franchise de dire ce qu'ils pensent.

à écrit le 25/11/2011 à 11:01
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non mais on réve !tout est fait pour bloquer les banques europeennes et on s'etonne qu'elles cherchent à faire le dos rond !nos dirigeants ménent une politique qui au motif de caresser une opinion qu'ils ont eux mêmes retournée contre les banques ,qu...

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