Deutsche Bank : l'un des patrons bientôt jugé pour faux témoignage

Le parquet de Munich a annoncé lundi que Jürgen Fitschen, ainsi que d'anciens dirigeants, seront jugés fin avril pour avoir "agi en collusion" pour tromper la justice et éviter que la famille Kirch n'obtienne réparation contre Deutsche Bank.
Jürgen Fitschen est suspecté de ne pas avoir corrigé certaines déclarations "manifestement fausses" des autres accusés, afin notamment "de ne pas torpiller" leur stratégie de défense.

Le co-patron de Deutsche Bank, Jürgen Fitschen, risque de faire les frais de la longue bataille judiciaire qui oppose la banque allemande à la famille Kirch. Aux côtés de quatre anciens dirigeants de l'établissement bancaire, il est accusé de "faux témoignage" et sera jugé à partir du 28 avril par la justice allemande.

Leo Kirch, surnommé "le père de la télévision privée allemande" accusait la banque allemande d'avoir provoqué en 2002 la chute de son empire des médias. L'homme, disparu en 2011, avait à l'époque pointé du doigt une brève interview à la chaîne américaine Bloomberg TV à New York, dans laquelle le patron de la banque de l'époque, Rolf Breuer, avait mis en doute la solidité financière du groupe. Lequel groupe s'était développé dans la télévision payante et les droits de diffusion d'événements sportifs. La famille Kirch avait attaqué la banque en justice en 2002.

Ainsi, Jürgen Fitschen, copatron de Deutsche Bank depuis 2012, mais également ses deux anciens dirigeants, Rolf Breueret et Josef Ackermann, sont accusés d'avoir "agi en collusion" pour tromper la justice lors du marathon judiciaire qui, entre 2002 et février dernier, a opposé la banque à la famille, afin d'éviter que celle-ci n'obtienne réparation, a expliqué le parquet dans un communiqué.

Des déclarations "manifestement fausses"

Jürgen Fitschen est suspecté de ne pas avoir corrigé certaines déclarations "manifestement fausses" des autres accusés, afin notamment "de ne pas torpiller" leur stratégie de défense, écrivait en septembre le parquet.

L'ancien chef du conseil de surveillance, Clemens Börsig, et un ex-membre du directoire, Tessen von Heydebreck, ainsi que Rolf Breuer et un autre ancien patron de la banque, Josef Ackermann, sont également mis en cause.

Au terme d'une bataille juridique de plus de dix ans, la première banque allemande avait annoncé mi-février qu'elle allait verser près de 1 milliard d'euros, intérêts compris, aux ayants-droit de Leo Kirch pour solder cette affaire.

| Article publié le 23 septembre, mis à jour le 2 mars.

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Commentaire 1
à écrit le 02/03/2015 à 18:17
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Ce n'est pas en France que cela arriverait car la punition touche les petits mais jamais la France d'en haut ( financière et politique )

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