Après le rachat de Credit Suisse, UBS va tailler ses effectifs à la hache : 35.000 emplois supprimés

UBS se prépare à supprimer 35.000 emplois ces prochains mois à la suite du rachat de Credit Suisse qui entraine des doublons dans certaines activités des deux banques.
Le 19 mars 2023, UBS avait accepté de racheter Credit Suisse sous la pression des autorités pour 3 milliards de francs suisses - une somme équivalente en euros.
Le 19 mars 2023, UBS avait accepté de racheter Credit Suisse sous la pression des autorités pour 3 milliards de francs suisses - une somme équivalente en euros. (Crédits : DENIS BALIBOUSE)

A la suite du rachat de Credit Suisse, c'est un plan de licenciements d'envergure que s'apprête à mettre en place UBS, selon Bloomberg, avec la suppression de 35.000 emplois. Fin 2022, les deux géants bancaires suisses comptaient environ 120.000 collaborateurs dans le monde, dont 37.000 en Suisse.

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Le 19 mars, UBS avait accepté de racheter Credit Suisse sous la pression des autorités pour 3 milliards de francs suisses - une somme équivalente en euros. La crise de confiance, après une série de scandales et de virulentes critiques sur la gestion des risques, avait poussé Credit Suisse au bord de la faillite.

Trois vagues de suppressions d'emplois cette année

Bloomberg affirme que les employés ont été informés qu'ils devaient s'attendre à trois vagues de suppressions d'emplois cette année, la première étant prévue pour la fin du mois de juillet. Les deux autres suivraient en septembre et octobre. Les employés de la banque d'investissement de Credit Suisse à Londres, à New York et dans certaines régions d'Asie devraient être les plus touchés par les réductions d'effectifs.

Le fait que la reprise forcée de Credit Suisse par UBS entraîne des suppressions d'emplois n'est pas nouveau. L'emploi sera « le volant le plus difficile » de l'intégration, a récemment indiqué le patron d'UBS Sergio Ermotti, lors du Swiss Economic Forum, une conférence qui réunit des entreprises suisses à Interlaken. Il avait estimé cependant que les suppressions de postes étaient inévitables ne serait-ce qu'à cause des doublons dans certaines des activités des deux banques.

Une commission parlementaire enquête sur les conditions du rachat

UBS est auss indirectement visée par une commission d'enquête parlementaire suisse qui va examiner la façon dont les autorités ont géré le rachat de son concurrent. Cette procédure est rarissime dans le pays puisqu'elle n'a été déclenchée que cinq fois dans l'histoire du Parlement, dont la dernière remontait à 1995.

Selon le directeur de la Banque des règlements internationaux (BRI), les autorités helvétiques ont bien géré la crise du Credit Suisse, mais les régulateurs doivent maintenant réfléchir à renforcer les liquidités des banques. « Nous devons examiner les différentes possibilités de renforcer les liquidités du système bancaire », a déclaré Agustín Carstens, son directeur général, au lendemain de l'assemblée générale annuelle de cette institution considérée comme la banque centrale des banques centrales. « Il était critique d'éteindre immédiatement l'incendie », affirme le responsable, qui juge que les autorités suisses ont « très bien » géré cette crise. Grâce à leur intervention, son naufrage n'a pas eu de « conséquences négatives » sur l'économie suisse, ni sur le système financier mondial alors que Credit Suisse faisait partie des trente banques au niveau mondial considérées comme trop grosses pour les laisser faire faillite. Son sauvetage dans l'urgence a toutefois déclenché un vif débat en Suisse autour de la réglementation qui, selon Agustín Carstens est « importante mais ne peut empêcher les accidents ».

Les Etats membres de l'UE s'accordent sur de nouvelles règles plus strictes imposées aux banques

Le Parlement européen et les Etats membres de l'UE se sont accordés mardi sur de nouvelles règles plus strictes imposées aux banques afin d'éviter une répétition de la crise financière de 2008. La nouvelle réglementation durcit certaines règles de calcul des risques présents dans les bilans des banques, précise les exigences minimales de fonds propres, et entend réduire les disparités réglementaires d'un établissement ou d'un pays à l'autre. L'Union européenne est la première dans le monde à mettre en œuvre les derniers éléments des réformes de « Bâle 3 ». Les Européens ont veillé à adapter les règles au « contexte concret » des banques européennes qui dépendent davantage des prêts immobiliers à faible risque que leurs homologues américaines. « Bien que les mesures discutées soient éminemment techniques, elles auront une influence considérable sur la compétitivité de l'Europe et notamment sa souveraineté financière », s'est inquiétée la Fédération bancaire française (FBF), dans un communiqué.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 28/06/2023 à 7:47
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Individualisation des gains et socialisation des pertes le néolibéralisme est un nihilisme alimenté par une armée de zéros.

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