AXA présente de nouveaux objectifs financiers plus ambitieux d’ici à 2026

L’assureur a fait état, ce mercredi, de résultats solides, avec un résultat net de 7,2 milliards d’euros en 2023 pour 103 milliards d’euros de primes, et d'un nouveau plan stratégique à trois ans, fondé sur la croissance organique et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle. Le taux de distribution aux actionnaires est porté à 75%.
Dans son nouveau plan stratégique 2024-2026, AXA prévoit un taux de distribution de 75% de ses résultats aux actionnaires.
Dans son nouveau plan stratégique 2024-2026, AXA prévoit un taux de distribution de 75% de ses résultats aux actionnaires. (Crédits : Christian Hartmann)

AXA veut séduire ses actionnaires et devenir la valeur de rendement incontournable d'un portefeuille lambda, comme c'est souvent le cas d'ailleurs des grands groupes d'assurance mondiaux. Le moment est porteur, la hausse des taux améliore les résultats financiers et la solvabilité des assureurs.

Dans son nouveau plan stratégique 2024-2026, l'assureur prévoit ainsi un taux de distribution de 75% de ses résultats aux actionnaires, dont 60% sous la forme de dividendes. C'est mieux que les années précédentes.

Mais le groupe mise sur la régularité de ses résultats opérationnels pour convaincre, malgré la volatilité des marchés et le coût croissant des catastrophes naturelles, éternelle épée de Damoclès. Un coût qui est brutalement passé en Europe, rappelle le directeur financier d'AXA, Alban De Mailly Nesle lors de la présentation des résultats 2023, « de deux points de base sur les primes au premier semestre 2023 à neuf points de base au second semestre ».

Intégration réussie

« Nos résultats sont tout à fait en ligne avec nos objectifs (du précédent plan stratégique, NDLR) et si nous devions citer deux entreprises absolument clé dans ces résultats, ce sont clairement AXA France et AXA XL », commente Thomas Buberl, directeur général d'AXA. « Le résultat opérationnel d'AXA XL approche les deux milliards d'euros et j'espère qu'il n'y a plus d'interrogations autour de cette acquisition. L'intégration d'AXA XL est réussie. », a-t-il poursuivi. L'acquisition en 2018 du groupe XL, spécialisé dans l'assurance des grands risques, a été la grande opération stratégique menée par Thomas Buberl, nommé à la tête de l'assureur en 2016, et sans doute aussi la plus critiquée par les analystes financiers.

« Nous avons créé une nouvelle AXA, un modèle très particulier qui ne peut pas vraiment se comparer avec nos concurrents », avance le directeur général, avec la moitié du chiffre d'affaires réalisée auprès des entreprises, ce qui fait du groupe le premier assureur mondial des entreprises, et l'autre moitié réalisé auprès des particuliers. « Nous allons donc, dans la prochaine phase, accélérer la croissance organique », ajoute le dirigeant.

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Évolution et non pas révolution

Les objectifs du nouveau plan sont donc revus sensiblement à la hausse par rapport aux objectifs du précédent plan, à savoir une croissance du résultat opérationnel de 6 à 8 % par an, une rentabilité de 14 à 16% et une remontée de trésorerie de plus de 21 milliards d'euros. L'ambition (et non l'objectif) est de réaliser une croissance du chiffre d'affaires de 5 % par an.

« Le point de départ est excellent... Ce plan stratégique est donc une évolution et non une révolution », précise Frédéric de Courtois, directeur général adjoint du groupe. A priori, il ne faut donc pas s'attendre à des coups d'éclats, de nouvelles acquisitions stratégiques - ni a contrario de cession d'actifs - ou de nouveaux territoires à conquérir.

Il s'agit de faire plus et mieux là où se trouve le groupe. Un plan d'investissement de deux milliards d'euros sera déployé en trois ans, notamment sur les nouvelles technologies autour de la donnée, les réseaux de distribution seront musclés, notamment en France, et les nouveaux marchés explorés, comme le risque cyber, mais aussi la prévoyance et la santé pour les PME, ou bien la couverture dommages pour les ETI (entreprises de taille intermédiaire).

Le tout avec une certaine aisance financière : « nous générons beaucoup de solvabilité chaque année », souligne le directeur financier. Sans fixer de nouvel objectif de ratio de solvabilité, le groupe se trouve « très heureux » d'être au niveau actuel, soit un ratio de solvabilité de 227%... pour un objectif de 190%. Bref, pas question de « rendre l'excédent » aux actionnaires...

AXA dans le vert

La publication ne doit rien au hasard : le jour même de la présentation du nouveau plan stratégique d'AXA (et de ses résultats), le média d'investigation Disclose, en partenariat avec plusieurs ONG dont Reclaim Finance, publie son enquête sur l'assureur et le réassureur Scor qui révèle que les deux acteurs français continuent d'assurer plusieurs terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) aux Etats-Unis, lié au gaz de schiste américain, « en dépit de leurs engagements climatiques ». Une fois de plus, les associations climatiques mettent la pression sur les acteurs de la finance qui ne sont pas toujours en harmonie avec la réalité et les intentions.

« Nous n'avons pas de politique d'exclusion concernant les terminaux de GNL », reconnaît Ulrike Decoene, directrice du développement durable d'AXA, « mais nous excluons toute assurance à des entreprises qui tirent plus de 30% de leur production  du pétrole ou du gaz de schiste ».

L'engagement climatique d'AXA a été notamment mis en doute lors de son retrait de l'association (qu'elle avait pourtant cofondée) Net Zero Insurance Alliance. Il s'agissait alors pour les assureurs de réfléchir à comment mettre en pratique une politique en faveur du climat dans la souscription d'assurance, à l'image de ce qui se faisait dans la finance. « Nous avons beaucoup travaillé pendant deux ans lorsque nous avons tous reçu une lettre de 23 procureurs généraux américains nous expliquant que cette réunion n'était pas compatible avec le principe de concurrence », se souvient Thomas Buberl. Cette question avait, en effet, été clarifiée avec l'Union européenne... mais pas avec les procureurs du Parti républicain aux Etats-Unis. « Nous préférons nous focaliser sur nos propres engagements climatiques plutôt que livrer une bataille juridique aux Etats-Unis », résume le directeur général. Et le climat, aux côtés de l'inclusion dans le monde de l'assurance, figure comme troisième pilier du nouveau plan stratégique.

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Commentaires 3
à écrit le 22/02/2024 à 19:06
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Lorsque je lis cet article aucun mot pour les assurés qui sont les gentils donateurs du résultat. Je suis content d'être assuré chez un assureur mutualiste qui ne se gave pas sur le contrats. Les français sont ils masos?.pas de mémoire lors du COVID

le 22/02/2024 à 20:45
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Le prix n'est pas le seul critère de choix , à chacun de définir ses priorités dont les dividendes des actions axa .

à écrit le 22/02/2024 à 15:42
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Avec la guerre a gaza, y a moyen de financer les colons ! y a de l'oseille a se faire .....

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