Banques britanniques : Northern Rock relancée, d'autres décisions attendues

Londres annonce le retour sur le marché des prêts immobiliers de la banque Northern Rock nationalisée pour éviter la faillite. D'autres décisions concernant le secteur bancaire britannique sont attendues cette semaine.

Le secteur bancaire britannique se prépare à de nouvelles annonces choc, l'Etat s'apprêtant selon la presse à assurer des centaines de milliards de livres d'actifs toxiques, et RBS à dévoiler des pertes et une restructuration spectaculaires.
D'après plusieurs journaux, le gouvernement, qui a annoncé ce lundi le retour de la banque nationalisée Northern Rock sur le marché des prêts immobiliers, une initiative présentée par le ministre des Finances Alistair Darling comme une "parmi toute une série de mesures pour rebâtir le système bancaire", devrait lancer jeudi la principale disposition de son second plan de sauvetage bancaire, présenté le mois dernier.
Son principe est que l'Etat assurera les banques contre le risque de pertes générées par leurs actifs "toxiques", comme les fameux prêts "subprime".
Selon l'hebdomadaire Sunday Times, Royal Bank of Scotland (RBS) et Lloyds Banking Group (LBG), détenues par l'Etat à près de 70% et 43% respectivement, pourraient faire assurer jusqu'à près de 500 milliards de livres d'actifs, soit plus de 560 milliards d'euros.
Mais les deux banques, très éprouvées par la crise financière, qui a conduit cet automne à leur nationalisation partielle dans le cadre du premier plan de sauvetage gouvernemental, sont toujours dans un tel état de fragilité qu'elles devraient toujours et encore faire appel au gouvernement pour financer leur recours à cette assurance.
Elles risquent en effet d'avoir à payer des milliards de livres à l'Etat en échange de sa protection.
Selon le Financial Times, pour régler la facture, les deux banques pourraient céder au gouvernement des actions spéciales sans droits de vote, plutôt que des actions ordinaires, évitant ainsi de gonfler la participation de l'Etat à leur capital et d'être ainsi totalement nationalisées.
La banque Barclays, qui contrairement à RBS et LBG n'a pas eu recours à l'aide publique pour se recapitaliser, pourrait quant à elle faire appel ultérieurement à l'assurance publique, une fois qu'elle en saura plus sur son coût.
Par ailleurs, RBS devrait annoncer le même jour un vaste plan de restructuration en marge de ses résultats annuels, qui devraient être marqués de son propre aveu par une perte record pour une entreprise britannique (jusqu'à 28 milliards de livres, soit plus de 30 milliards d'euros).
Selon le Financial Times, le patron de la banque Stephen Hester est résolu à vendre jusqu'au quart de ses actifs, et à se replier essentiellement sur les marchés britannique et américain, rompant ainsi avec la politique d'expansion de son précédesseur Fred Goodwin, qui avait culminé en 2007 avec l'acquisition ruineuse de la banque ABN Amro.
Les activités destinées à être vendues seraient cantonnées dans une structure de défaisance. L'argent tiré de leur cession servirait à rembourser les capitaux apportés à RBS par le gouvernement, avec pour objectif qu'elle redevienne totalement indépendante "dans trois à cinq ans".
La banque d'Edimbourg, qui a déjà supprimé ce mois-ci plus de 2.000 emplois au Royaume-Uni, pourrait également tailler encore dans ses effectifs. Jusqu'à 20.000 postes (plus de 10% des effectifs) seraient menacés selon la presse, ce dont le syndicat Unite s'est alarmé.
Enfin, Lloyds Banking Group dévoilera ses propres résultats annuels vendredi. La banque, tout juste née du rapprochement entre Lloyds TSB et HBOS, a d'ores et déjà prévenu que la première dégagerait un maigre bénéfice imposable (autour d'1,3 milliard de livres), tandis que la seconde devrait essuyer une perte d'environ 10 milliards.

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