Divergences au FMI sur les moyens d'éliminer les actifs toxiques des banques

Plusieurs hypothèses sont avancées pour sortir les actifs toxiques des bilans des banques depuis la création de structures publiques de défaisance jusqu'à la liberté totale des banques pour régler la question.

La méthode pour les banques d'évaluer et de sortir les actifs dits "toxiques" de leurs comptes fait l'objet de divergences entre le FMI et plusieurs de ses Etats membres, apparues lors des réunions de Washington ce week-end.

Le Fond monétaire international estime que le meilleur moyen est de créer des structures de défaisance publiques, également appelées "bad bank", pour rassembler et isoler ces actifs toxiques issus de la crise des "subprime". Ces valeurs liées au secteur immobilier, et les produits financiers qui en sont dérivés, ne valent aujourd'hui plus rien mais figurent toujours dans les bilans des banques, laissant planer l'incertitude sur leur solidité.

Certains pays craignent que la création d'une telle structure ne jette l'opprobre sur leurs banques. D'autres refusent de voir l'Etat intervenir dans le secteur financier privé.

Les Etats-Unis ont mis en place un plan associant secteur public et privé pour sortir ces actifs toxiques des bilans, qui laisse toutefois sceptiques certains responsables économiques internationaux lorsqu'ils s'expriment sous le couvert de l'anonymat.

D'autres pays, qui dépendent moins de leur secteur financier, commencent à s'impatienter de ces tergiversations. "Il est essentiel que les pays développés agissent rapidement pour stabiliser leurs systèmes financiers et adoptent des mesures exceptionnelles pour séparer les actifs toxiques et recapitaliser leurs institutions financières afin de réactiver les flux du crédit vers la consomation et l'investissement", a souligné le ministre argentin des Finances, Carlos Fernandez samedi.

"C'est aux gouvernements de déterminer quelles mesures sont conformes à la situation politique, avec des traditions que nous ne pouvons ignorer", a souligné Marek Belka, directeur du département Europe au FMI, en marge des réunions de Washington. "Mais notre position est la suivante: soyez pragmatiques, ne vous accrochez pas à des positions idéologiques strictes et faites ce qui peut être efficace. L'implication de l'Etat ne doit pas être traitée comme la panacée mais, en même temps, elle doit être tolérée si nécessaire", a-t-il estimé.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.