La banque centrale portugaise lance un cri d'alarme

Dans son rapport de stabilité financière, la Banque du Portugal souligne que le secteur bancaire sera en péril si la consolidation des finances publiques échoue, particulièrement en cas de poursuite de la crise de la dette souveraine.
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Les banques portugaises pourraient être confrontées à un "risque intolérable" si le pays ne parvient pas à consolider ses finances publiques, a prévenu ce mardi la banque centrale.

Le gouvernement portugais a adopté un budget d'austérité pour 2011 afin de réduire le déficit public et apaiser les investisseurs qui s'inquiètent d'un possible recours à une aide financière internationale si la crise de la dette se propage plus avant dans la zone euro.

Mais les données budgétaires de l'année ne rassurent en rien les marchés, le déficit budgétaire s'étant creusé de 1,8% sur les dix premiers mois de l'année.

Pour beaucoup d'économistes, la question n'est pas de savoir si le Portugal va demander une aide mais quand.

Dans son rapport de stabilité financière, la Banque du Portugal souligne mardi que le secteur bancaire sera en péril si la consolidation des finances publiques échoue, particulièrement en cas de poursuite de la crise de la dette souveraine.

"Le risque deviendra intolérable si les mesures qui consolideront les finances publiques de façon crédible et durable ne sont pas mises en oeuvre", écrit-elle.

Le gouvernement de José Socrates s'est engagé à réduire le déficit budgétaire à 4,6% du PIB l'an prochain, contre 7,3% cette année.

La Banque du Portugal souligne en outre que les mesures d'austérité, qui incluent notamment des baisses de salaire et des hausses d'impôts, freineront l'activité économique l'année prochaine, même si leur impact pourrait être minimisé par la demande extérieure de produits portugais.

"PLUS ENTRE NOS MAINS"

Un ralentissement de l'économie altérerait les actifs des banques et réduirait le crédit disponible pour les entreprises et les ménages, dont les revenus devraient diminuer.

"Compte tenu des perspectives pour l'économie portugaise, renforcer (...) les provisions pour pertes sur créances et, surtout, renforcer la capitalisation du système bancaire est essentiel pour assurer qu'il demeure résistant aux chocs défavorables", explique la banque centrale.

Dans son rapport, elle préconise enfin la recherche de nouvelles stratégies pour que les banques puissent utiliser les fonds de leur clientèle afin de réduire le risque d'assèchement de liquidité, les établissements portugais étant privés d'accès au marché interbancaire en raison des craintes pesant sur les économies périphériques de la zone euro et se trouvant ainsi dépendantes des financements de la Banque centrale européenne.

Banco BPI souligne dans une note que ce rapport "décrit un scénario difficile pour les banques portugaises dans les années à venir (...) nous croyons que le secteur va continuer dans la période qui vient à être pénalisé par les préoccupations souveraines".

Socrates devait rencontrer mardi les dirigeants du patronat portugais dans le cadre d'une initiative pour promouvoir les exportations, considérées comme une des clés pour la reprise économique.

La date d'un éventuel appel portugais à l'aide financière internationale est très difficile à prévoir parce qu'elle dépend désormais davantage d'une décision européenne et des marchés que du gouvernement, selon Filipe Garica, économiste au cabinet de consultants Informacao de Mercados Financieros.

"Le marché fait monter les taux à des niveaux qui obligent les pays à demander de l'aide. Ce n'est plus vraiment entre nos mains. Je pense que le fait que le Portugal demande un plan d'aide dépend davantage de l'Europe", a-t-il dit.

Une tendance pourrait émerger mercredi lorsque le Portugal émettra 500 millions d'euros d'obligations à 12 mois, dont le rendement donnera une indication sur l'avenir financier du pays.

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Commentaires 5
à écrit le 30/11/2010 à 17:20
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Tralala Tralala Trala ! C'est l' hallali debout ! La messe est dite pour c'est pauvre portugais depuis bien longtemps ! Et aller, un plan d'aide de plus ! Joyeux Noel et surtout "bonne année" (ironie)

à écrit le 30/11/2010 à 15:31
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Ah ah ah, quel bonheur que de voir l'Europe fédérale ennemie des démocraties se casser la figure par péché d'orgueil.

le 30/11/2010 à 16:20
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Si toi sa te fait plaisir de voir 10 millions de personnes ( population portugaise) souffrir du chômage d'un avenir plus qu'incertain dans un pays qui n'a pas les même capacités de frappe que la France c'est que tu est vraiment un crétin. arrête ta ...

à écrit le 30/11/2010 à 14:57
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A qui le tour après ?? L'Espagne, l'Italie, la Belgique et pour finir en apothéose : la France !!!! Euh, non, excusez moi : tout va très bien chez nous. Nous avons une balance excédentaire, pas de déficit, l'Etat ne dépense pas plus qu'il n'a...........

le 01/12/2010 à 5:35
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T'as raison ! La France aujourd'hui, c'est comme à l'époque de Tchernobyl : Le nuage de la catastrophe économique ne passer pas nos frontières !

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