La forte demande pour la dette espagnole ne rassure pas les marchés

La forte demande lors de l'adjudication espagnole n'a pas permis à l'euro et aux marchés obligataires de s'offrir un rebond solide.
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Le large succès de l'émission de dette espagnole a été ce jeudi l'un des rares évènements économiques positifs pour les marchés financiers. Alors que les investisseurs s'attendent à des dégradations de notations d'Etat en chaîne dans la zone euro, dont l'économie et notamment l'activité privée a encore de nouveau montré ce jeudi des signes de faiblesse, la large demande attirée par la signature de Madrid et la réduction de ses taux d'emprunt ont rassuré sur la capacité du pays à se financer.

Le taux à 10 ans des obligations d'Etat espagnoles - qui évolue en sens inverse des prix - baissait en début de près de 17 points de base, à 5,51%. Le Trésor espagnol a émis jeudi pour 6 milliards d'euros d'obligations à 4, 9 et 10 ans, soit près du double de l'objectif initial, grâce à une solide demande qui a totalisé 11,2 milliards. Les taux des émissions à 9 et 10 ans ont certes légèrement augmenté par rapport aux dernières émissions similaires, passant respectivement à 5,20% et 5,54%, contre 5% et 5,43% lors des dernières adjudications. En revanche, le taux des obligations à 4 ans très significativement baissé, de 5,27% à 4,02%.

Les marchés maintiennent sous pression les obligations d'Etat italiennes...

Malgré cette belle opération, l'embellie sur la dette espagnole s'est propagée de façon limitée aux autres marchés. Le taux des obligations d'Etat à 10 ans italiennes ne cédait ainsi que 6 points à 6,73%. Un niveau supérieur de 70 points de base à celui de la clôture du mercredi 7 décembre, veille de sommet européen, et jugé insoutenable sur le long terme par les économistes. Bien que le gouvernement transalpin ait annoncé ce jeudi son intention de poser d'accélérer l'adoption de son plan de rigueur prévue vendredi, les marchés continuent à s'interroger sur la solidité des finances italiennes, comme l'a montré l'émission de dette réalisée ce mercredi par Rome : le Trésor italien a dû céder un taux record en nette progression de 6,47% pour placer 3 milliards d'euros d'obligations à 5 ans.

...et l'euro

Dans ce contexte, les marchés n'ont pas réussi à se rassurer à l'approche du verdict de l'agence Standard & Poor's, qui avait annoncé le 5 décembre la mise sous surveillance négative de plusieurs notes européennes, dont celles de la France qui pourrait être abaissée jusqu'à «AA». Outre le manque de «leadership» européen, l'agence a aussi pointé les sombres perspectives économiques.

L'activité privée a continué de reculer en décembre dans la zone euro, enregistrant ainsi son plus mauvais trimestre depuis deux ans et demi, selon l'indice PMI publié jeudi. Après un léger rebond en début de matinée, l'euro est revenu à la mi-journée légèrement sous 1,30 dollar, seuil qu'il avait franchi mercredi à la baisse pour la première fois depuis janvier.

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Commentaires 2
à écrit le 15/12/2011 à 15:27
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L'Europe est en train d'exploser a cause d'une bande technocrates incapables et avides de pouvoir et d'argent.

le 15/12/2011 à 21:01
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Exact. Et ce sont les mêmes qui ont mis ce système absurde en place, tout ça assurer l'hégémonie des banques sur l'économie. On appelle ceci de la corruption...

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