Crédit Agricole, solide sur ses résultats, se montre prudent pour l'avenir

Le groupe mutualiste dégage un résultat net en légère baisse à 1,77 milliard au troisième trimestre. Il compte poursuivre son soutien aux entreprises pour les aider à surmonter la deuxième vague de la crise sanitaire.
Le groupe mutualiste résiste à la crise et profite du rebond de l'activité au troisième trimestre
Le groupe mutualiste résiste à la crise et profite du rebond de l'activité au troisième trimestre (Crédits : Reuters)

Des résultats « robustes » au troisième trimestre qui témoignent du rebond de l'activité économique sur la période mais une grande prudence pour le quatrième trimestre : Philippe Brassac, le directeur général de Crédit Agricole SA, a donné le ton de ces résultats trimestriels. Le groupe Crédit Agricole amortit ainsi le choc avec un résultat net trimestriel de 1,77 milliard (-4,3% sur un an), des revenus en hausse (+1,9%) et des charges en baisse.

« Le quatrième trimestre peut être d'une nature très différente compte tenu de la résurgence de la crise sanitaire », prévient cependant Philippe Brassac. « Le confinement est moins violent sur l'économie qu'au premier semestre mais la visibilité est moins forte car il ne s'agit plus de tenir six semaines mais bien six ou huit mois pour retrouver une économie de sortie de crise », précise le dirigeant.

Tout l'enjeu pour la banque est donc d'accompagner, selon « un traitement personnalisé », les clients pour leur permettre de surmonter cette crise, y compris dans les secteurs « particulièrement affaiblis ».

Hausse du coût du risque

De son côté, Crédit Agricole SA, l'entité cotée du groupe mutualiste, dégage un résultat net en net repli de 18 % à 977 millions d'euros, malgré une hausse des revenus dans les activités de détail et la banque d'investissement. Mais les performances ont été sensiblement grevées à la fois par une forte augmentation du coût du risque (+70% à 605 millions d'euros) et des éléments exceptionnels.

Toutefois, la banque précise que près des trois quarts de la hausse du coût du risque s'explique par des provisions de « prudence », selon la norme IFRS 9, c'est-à-dire constituées sur des encours jugés encore « sains ». Sur les neuf premiers mois, les provisions ont été multiplié par 2,3 à 2,1 milliards d'euros.

« Nous sommes face à un environnement de risque stabilisé grâce aux interventions massives de l'Etat », constate Philippe Brassac. De fait, le groupe mutualiste a bien surfé sur ce portage public de l'économie avec 29,5 milliards d'euros de PGE (prêt garanti par l'Etat) demandés pour 189.000 clients du réseau, et dont plus de la moitié des montants sont toujours placés en dépôts à vue. De quoi jouer un rôle d'amortisseur pour les prochains mois. De même, le groupe a accordé pour 4,2 milliards d'euros de moratoires et 97% des délais échus ont repris normalement les paiements.

Solvabilité élevée

Autre impact négatif sur le résultat : la cession programmée des activités de crédit à la consommation aux Pays-Bas, qui s'est traduite dans les comptes par une dépréciation de 124 millions d'euros. Le modèle de distribution dans ce pays, via des courtiers, jugé non rentable et des contentieux avec les autorités locales expliquent cette décision.

Pour le quatrième trimestre, la prudence est de mise. « Nous allons durcir notre scénario économique », avance Jérôme Grivet, directeur général adjoint de CASA. Sans pour autant s'attendre à une explosion des impayés. Face à cette situation incertaine, le groupe met en avant sa solidité, avec un ratio de solvabilité élevé (17% pour le groupe), soit 94 milliards d'euros de fonds propres « durs », et les mesures d'accompagnement qu'il compte mettre en œuvre pour les clients. Au programme, des moratoires accordés « massivement » et des initiatives pour proposer aux commerçants et aux PME des solutions numériques de vente à distance.

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Commentaire 1
à écrit le 05/11/2020 à 11:23
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Le Crédit Agricole, lié au pilier de l'économie française que sont les activités agro-alimentaires, a perdu plus de moitié de sa valeur en trois ans. Merci à la spéculation!

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