C'est un ouf de soulagement souhaité à la fois par les emprunteurs, mais aussi par les professionnels du crédit immobilier, confrontés à un effondrement de la production en 2023. Selon les derniers chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/ CSA, le taux moyen (hors assurance et coût des sûretés) d'un crédit immobilier s'établit à 4,15% en janvier contre 4,24% en décembre. Les premières estimations donnaient plutôt un taux moyen de 4,23% à la mi-janvier, ce qui semble dire que les banques ont accordé en fin de mois des tarifs plus compétitifs.
L'intérêt des données de Crédit Logement est qu'elles sont recueillies, puis extrapolées, à partir de la constitution du dossier de crédit, en amont du déblocage des fonds qui intervient généralement un ou deux mois plus tard. En clair, c'est une sorte d'indicateur avancé de l'évolution du marché.
Une baisse rapide
Après deux années de progression rapide, le taux moyen avait atteint un pic en décembre, mais l'augmentation avait déjà commencé à s'infléchir (+2 points de base). Une inflexion de la hausse qui s'est accompagnée, à partir de l'automne, d'une reprise de l'offre de crédit immobilier, notamment de la part des banques commerciales, grâce à une profitabilité retrouvée sur ces crédits. Le problème aujourd'hui se situe davantage du côté de l'offre, la hausse des taux, combinée à la faible correction sur les prix courants et aux critères d'octroi du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), ont désolvabilisé une partie des ménages.
La baisse des taux est donc une bonne nouvelle. D'autant qu'elle est rapide, souligne l'Observatoire, de 9 points de base en un mois. « Elle intervient dès ce début d'année quand habituellement c'est au printemps qu'interviennent de telles baisses. Mais cette année, les établissements bancaires cherchent à redynamiser le marché des crédits immobiliers. Face à une demande atone, ce changement de calendrier s'imposait », note ainsi l'Observatoire.
Rebond de la demande
Redynamiser la demande est la nouvelle priorité sous la pression des pouvoirs publics, qui se refusent à assouplir véritablement les contraintes du HSCF, notamment le taux d'effort maximum fixé à 35% du revenu. Sous la pression de Bercy, les banques ont dû accepter le principe d'un réexamen d'un refus de crédit immobilier. Un dispositif trop restrictif qui va manquer sa cible, juge cependant le courtier en crédit immobilier Cafpi.
Selon Crédit Logement, l'horizon du marché commence cependant à s'éclaircir : le mois de janvier connaît en effet un rebond de la demande, avec une production de crédits en hausse de 8 % en janvier par rapport à décembre dernier, et une hausse de 16,5% du nombre de prêts accordés. « La reprise va être lente et hésitante », prévient cependant l'Observatoire. En 2023, selon les chiffres de la Banque de France (déblocage des fonds), la production a chuté de 40 % en 2023, à 129 milliards d'euros, un plus bas depuis 2014.
Selon les prévisions de l'Observatoire, le taux moyen devrait atteindre 3,25% au quatrième trimestre, soit un gain de 100 points de base en un an, et poursuivre une décrue plus lente en 2025.
Sujets les + commentés