Distributeurs de billets : quatre réseaux bancaires font cash commun

BNP Paribas, Crédit mutuel Alliance, CIC et Société générale vont mutualiser, d’ici 2025, leur parc de distributeurs automatiques de billets, sous la nouvelle marque cashservices. Ce projet rassemble près d’un tiers du parc total de distributeurs, soit 15.000 automates sur les 48.000 en France. Cela doit permettre à terme de rationaliser le parc tout en préservant, selon les banques, l’accès au cash pour les clients des quatre enseignes.
La nouvelle enseigne de services d'automates bancaires représente sur le papier 15.000 automates mais leur nombre devrait sensiblement diminuer.
La nouvelle enseigne de services d'automates bancaires représente sur le papier 15.000 automates mais leur nombre devrait sensiblement diminuer. (Crédits : Reuters)

L'essai a été concluant. Après plusieurs mois de réflexion et de tests, trois groupes bancaires - BNP Paribas, Société générale et Crédit mutuel Alliance et sa filiale CIC - ont décidé de mettre en commun la gestion de leur parc d'automates bancaires, au sein d'une société commune, 2SF. Une marque commune aux quatre enseignes est également créée, cashservices, au logo gris anthracite. Elle sera progressivement déployée sur l'intégralité des automates à partir de fin 2023, et ce jusqu'en 2025.

Un tiers du parc

A la fin 2022, le parc concerné par cette mutualisation porte sur environ 15.000 machines, soit 30 % du parc total actuel (47.800 automates à la fin 2021, selon les chiffres de la Banque de France). Ce projet répond à une logique de réduction de coûts : comment rentabiliser un parc d'automates, dont l'entretien et l'alimentation en billets coûtent cher, alors que ce service reste faiblement facturé aux porteurs de cartes. Les retraits sont généralement gratuits sur un automate de la banque du porteur, et facturé environ un euro sur un automate d'une autre banque (retrait déplacé).

Cette mutualisation de moyens est inédite en France. Pourtant, les banques françaises ont très vite compris l'intérêt de coopérer dans la monétique, avec notamment la création du GIE Cartes Bancaires, et c'est bien cet interbancarité qui a fait le succès de la carte bancaire en France. Les banques se sont ensuite lancées dans une course effrénée d'équipements en distributeurs dans les années 1980 et 1990... avant de se rendre compte que l'exploitation devenait une charge de plus en plus lourde, malgré le relèvement de la commission que se versent entres-elles les banques sur les retraits déplacés.

Lente érosion

Mais les comportements des ménages changent et l'utilisation du cash ne cesse de diminuer, lentement mais sûrement, avec une accélération liée à la crise sanitaire et au relèvement à 50 euros du plafond de paiement sans contact par carte. Le nombre d'automates bancaires s'érode de 2 à 3% chaque année depuis 2012, avec une diminution plus prononcée en ville. En dépit de la baisse du nombre d'automates, la Banque de France, gardienne du dogme de l'accès au cash, souligne toujours que « 99% des Français réside à moins de 15 minutes en voiture » d'un distributeur de billets.

Ce qui fait d'ailleurs tout l'intérêt de cette mutualisation pour les banques : éviter de multiplier dans une même rue des automates dont la fréquence d'utilisation stagne, voire diminue. En 2021, le retrait moyen est de 113 euros pour un volume total en légère hausse (+5%), après la forte de baisse en 2020 lors de la crise sanitaire.

Pour l'heure, les trois groupes bancaires ne dévoilent pas leurs objectifs de réduction d'automates. Mais la communication pour les clients est déjà rodée : un client d'une des quatre réseaux bancaires concernés aura à sa disposition un nombre d'automates plus élevé, et donc moins de retraits déplacés à payer dans l'usage de sa banque au quotidien.

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Commentaires 6
à écrit le 16/02/2023 à 22:59
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Vu le prix vaste escroquerie et de toute façon c est reporter le travail / le coût sur le client …bref comme d’hab en France on ne demande rien aux gens on les mets devant le fait accompli…

à écrit le 16/02/2023 à 22:58
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Vu le prix vaste escroquerie et de toute façon c est reporter le travail / le coût sur le client …

à écrit le 16/02/2023 à 10:07
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L'autorité de la concurrence a-t-elle validé cette consolidation ? Et pour le client, est ce une garantie d'une meilleure accessibilité aux DAB ? et la contrepartie est-elle bien la fin des frais liés aux retraits dans un DAB ne faisant pas partie du...

à écrit le 16/02/2023 à 9:43
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Y a parfois des endroits où les DAB sont nombreux, est-ce utile d'avoir autant de choix ? A part le fait que les banques se paient le service, d'où la limitation à 2 voire 3 retraits "hors réseau" gratuits maximum par mois. Avec ma banque en ligne, j...

à écrit le 16/02/2023 à 7:21
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Encore un service de moins en perpective dans les banques ?

le 16/02/2023 à 10:21
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En parlant de service : Vivement contestée lors de sa mise en service, la version dématérialisée de la lettre rouge peine à convaincre les usagers. À ce jour, cet envoi que certains qualifient « d’e-mail payant » est utilisé seulement 3 500 fois p...

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