UBS augmente de 30 % son objectif de réduction des coûts à 13 milliards de dollars

La banque suisse confirme ses objectifs financiers et annonce un programme de rachat d’actions d’un montant d’un milliard de dollars au second semestre. Le cours de l’action UBS a gagné près de 45 % depuis l’annonce de la reprise de sa rivale Crédit Suisse en mars 2023.
Le géant suisse vise un flux net de capitaux en gestion de fortune de 200 milliards de dollars par an.
Le géant suisse vise un flux net de capitaux en gestion de fortune de 200 milliards de dollars par an. (Crédits : Reuters)

UBS semble avoir fait une très bonne affaire en reprenant son rival Crédit Suisse, pour trois milliards de francs suisses en cash, avec garantie et annulation des obligations AT1 : le titre UBS a gagné près de 45 % depuis l'opération de sauvetage menée sous l'impulsion des régulateurs. Ce mardi, lors de la présentation des résultats annuels du groupe bancaire, le directeur général Sergio Ermotti a estimé que la première phase d'intégration de Crédit Suisse était achevée, a confirmé ses objectifs financiers, et annoncé, pour le second semestre, un programme de rachat d'actions pouvant aller jusqu'à un milliard de dollars.

Lire aussiRalph Hamers (UBS) et Ulrich Körner (Credit Suisse), les hommes clefs d'un sauvetage bancaire sous haute tension

« 2023 restera gravée dans les annales d'UBS », a commenté Sergio Ermotti, dans un communiqué. « Au cours des trois prochaines années, nos progrès ne seront pas linéaires, mais notre stratégie est claire », a-t-il ajouté. En gros, cap sur la gestion de fortune avec un nouvel objectif de 5.000 milliards d'actifs sous gestion d'ici 2028, et une réduction massive des coûts.

En 2023, la banque a réussi à stopper la fuite des capitaux et a même terminé l'année avec un flux net de capitaux de 77 milliards de dollars. Le nouvel objectif est donc d'attirer un flux net d'actifs de 200 milliards de dollars par an.

Des dizaines de milliers de suppressions d'emplois

Le plan d'économies est même beaucoup plus sévère que prévu, alors que les coûts d'intégration ont continué de peser sur les comptes d'UBS au quatrième trimestre 2023. Au total, la banque aura inscrit 4,7 milliards de dollars de coût de restructuration en 2023. Le groupe aura supprimé quelque 16.000 postes sur l'année 2023 (à 112.000 personnes dans le monde) et des dizaines de milliers d'autres emplois devraient être supprimés dans les prochaines années.

La banque a en effet relevé de 30 % son objectif de réduction des coûts, de 10 milliards de dollars à 13 milliards de dollars d'ici à la fin 2026, dont la moitié devra être réalisée à la fin de l'année. C'est pour montrer la confiance de la direction à réaliser ces objectifs que la banque a décidé de racheter à nouveau des actions et d'augmenter son dividende de 27%.

« 2024 sera une année charnière », a averti le directeur général qui s'attend à une amélioration des revenus dès le premier trimestre 2024. Le bénéfice comptable avant impôts de 30 milliards de dollars ne doit pas faire illusion : il s'agit d'un bénéfice purement comptable lié à un « badwill » (différence entre le prix de vente du Crédit Suisse et le montant de ses fonds propres) de 29 milliards de dollars ! Une bonne affaire quand même.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 06/02/2024 à 14:05
Signaler
[depuis l'opération de sauvetage menée sous l'impulsion des régulateurs] Un sauvetage ou un deal pour qu'une grande banque américaine ne rafle une banque systémique en Suisse? Attendez le résultat des enquêtes et des "class-action" en cours et là, la...

le 06/02/2024 à 23:41
Signaler
@Raymond: Ces chiffres donnent le tournis.

le 07/02/2024 à 13:24
Signaler
@henry. Effectivement. Avec des lettres ça donne: "une bombe à retardement" qui aura un jour ou l'autre la peau des contribuables helvétiques.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.