Goldman Sachs veut lancer sa propre monnaie virtuelle, concurrente du Bitcoin

Plus d'un an après avoir publié un rapport au vitriol sur le Bitcoin, la célèbre banque d'affaires américaine a finalement décidé de l'imiter, en lançant le SETLCoin, qui sera utilisé pour faciliter ses opérations de courtage.
La prestigieuse banque d'investissement aurait déjà déposé les brevets pour lancer sa propre monnaie virtuelle, le SETLCoin.

Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, dit-on. Après avoir publié un réquisitoire de 25 pages contre le Bitcoin ("qui ne peut vraisemblablement pas fonctionner comme une monnaie") en mars 2014, la banque d'affaires Goldman Sachs a décidé de l'imiter en lançant sa propre monnaie cryptographique (ou crypto-monnaie*). De fait, la banque avait tout de même salué la sophistication technique de Blockchain, la plateforme utilisée par le Bitcoin, et dont elle s'inspirera pour sa nouvelle monnaie, baptisée SETLCoin.

La banque d'investissement compte sur cette innovation pour lui permettre de faciliter ses opérations de courtage ainsi que leur règlement, selon les brevets déposés en ce sens auprès des autorités américaines.

Un rempart contre l'insolvabilité

Si les salles de marché de grandes banques et de maisons de courtage disposent d'ordinateurs effectuant des opérations en millièmes de secondes, il faut encore des jours pour que l'argent et les titres ou produits financiers changent effectivement de mains. Cette procédure est connue sous le nom de règlement. Or, pendant ce laps de temps, l'acheteur ou le vendeur peut avoir fait faillite. C'est ici qu'intervient le SETLCoin, à même selon Goldman Sachs de garantir  "une exécution et un règlement quasi-instantanés" des échanges.

BlockChain, outil d'authentification des transactions

En effet, pour ne pas se laisser dépasser par la révolution des crypto-monnaies, des grandes banques traditionnelles testent depuis des mois la technologie "Blockchain" dans l'espoir d'offrir ensuite leur propre monnaie virtuelle. Il s'agit du logiciel qui alimente, régule, et permet, in fine d'authentifier les transactions en monnaie Bitcoin grâce à une ligne de code.

Chaque nouvelle transaction apparaît sous la forme d'une ligne de code chiffrée et s'inscrit dans une sorte de liste (visible par tout le monde) appelée "blockchain", en fait une base de données temps réel où elle est stockée à jamais et ne peut plus être modifiée, bref, un historique des transactions inviolable.

blockchain

Les transactions en temps réel sur "Blockchaininfo" (capture d'écran)

De fait, ses partisans mettent en avant la transparence de ce grand livre comptable public.

Low-cost et rapide

Ils soulignent également que cette technologie "Blockchain" est plus rapide et moins onéreuse que les systèmes utilisés actuellement par les banques pour le transfert de l'argent.

     | Lire Les banques prêtes à adopter le Bitcoin ou plutôt sa technologie

Les banques britannique Barclays, américaine Citigroup et espagnole Banco Santander mènent actuellement des tests séparément sur leur propre crypto-monnaie. Un consortium de banques comprenant HSBC et UBS travaille de son côté avec la startup R3 pour l'utilisation de la technologie "Blockchain" dans le système financier global.

(Avec AFP)

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(*) Le Bitcoin est une monnaie alternative et virtuelle, c'est-à-dire qu'elle n'a pas d'existence physique au sens traditionnel du terme (fiduciaire) et qu'elle se manipule via des infrastructures informatiques (datacenters, serveurs, réseaux, terminaux...) sous une forme cryptée (d'où le terme de crypto-monnaie) pour d'une part sécuriser les transactions de pair à pair et d'autre part les réaliser en tout anonymat.

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Commentaires 2
à écrit le 15/12/2015 à 10:16
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Goldman Sachs n'a pas vraiment changé d'avis. Une monnaie virtuelle a tout son intérêt... ils le savaient et le savent toujours. Mais la différence (de taille !) c'est que dans cette nouvelle hypothèse c'est leur propre monnaie. Et cela change tout. ...

à écrit le 05/12/2015 à 14:13
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"sous une forme cryptée (d'où le terme de crypto-monnaie) pour d'une part sécuriser les transactions de pair à pair et d'autre part les réaliser en tout anonymat." A propos de ce supposé anonymat: "Une adresse envoyant des bitcoins peut en effe...

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